mercredi 25 novembre 2009

Il faut toujours viser la tête

La loi du plus fort est toujours la meilleure, nous l'allons montrer tout à l'heure. Préambule : article énervé


Tout d'abord, non, ce n'est pas du Mickey 3D. Je vous remets cette phrase dans le contexte : "Abattez-les à vue. Si un criminel passe devant votre champs de tir, tirez pour tuer : il faut toujours viser la tête.". Et comme vous l'aurez compris, cet article parlera... de football !
Je vous le donne en mille, qui a fait cette magnifique déclaration ? Le ministre de la sureté délégué à la police de l'Afrique du Sud. A qui s'est-il adressé ? Au congrès des (du seul en fait) syndicats de police. Pourquoi ? Vous n'êtes pas sans ignorer (ou alors vous n'avez ni la télé, ni la radio, vous ne lisez pas les journaux, n'allez jamais au bar du coin, et n'allez pas sur internet) que en juin 2010 se déroulera la première Coupe du Monde de football sur le continent africain. Et plus précisément, en Afrique du Sud.
On ne reviendra pas sur l'état de cet État, sur son passé, et gnagnagni... Mais juste sur ce que cette Coupe a apporté depuis que le pays l'a obtenu : le "déplacement" des tribus qui vivaient à l'emplacement des futurs stades, les descente de police (et les violences qui vont avec) à peu près quotidienne (à peu près car c'est plus fréquent que ça) dans les quartiers pauvres, la constitution de "brigades" volontaires afin d'expulser et exproprier les gens qui habitait sur les lieux de ces mêmes stades, ... Et la dernière salve a été tirée il y a un mois. Elle est venue tout droit d'Angleterre (mais les anglais ne sont pas à blâmer, cela aurait pu être n'importe où et cela n'aurait pas été blâmant non plus). Un sondage auprès de supporters de l'équipe nationale montre que 85% d'entre eux n'ont pas très envie d'aller soutenir leur équipe en Afrique du Sud. Pourquoi ? Pour 65% de ces 85% (vous me suivez ?), ce serait à cause de la criminalité et de la violence trop élevée dans le pays (moins de 20% à cause de l'argent, comme quoi la crise est finie \o/ ). Qu'a donc décidé le gouvernement Sudaf ? Enrayer au plus vite l'insécurité et la criminalité. Intention louable, certes. Mais comme le sait notre très cher petit brun, quand on veut aller vite, on bâcle. Et donc, la priorité a été mise sur l'élimination des criminels. Qui sont les criminels ? "Toute personne suspectée de vol, ou tout autre crime, est un criminel en puissance. Si cela est nécessaire, abattez-le." Remarquons tout de même le "si cela est nécessaire". Comme quoi, tuer quelqu'un peut être nécessaire...

Tant qu'on est sur le football, prolongeons le débat sur la faute technique qui a permis à l'équipe de France de se qualifier. C'est quoi tout ce cirque ? Et ce pauvre arbitre, quelqu'un y a pensé ? Où se trouve sa carrière maintenant ? Rappelons-nous de Howard Webb. Ce policier était occasionnellement arbitre, et un très bon, niveau international. A tel point qu'il fut appelé à être arbitre lors de la Coupe d'Europe des Nations (EURO pour les intimes) 2008. Il eut à arbitrer le match Autriche-Pologne, lors duquel il a accordé un but polonais hors-jeu, et surtout, un ultime pénalty injustifié qui fit égaliser l'Autriche. OUI MAIS ce que nous savons aussi c'est que l'arbitre décide en son âme et conscience, seul, sans aide vidéo, de sanctionner ou non. Et il n'y a pas plus mauvais point de vu (en général, la Coupe du Monde 1998 et la Suède ont prouvé le contraire) que celui du terrain. De plus, la vindicte populaire a largement surpassé l'enjeu, le Premier Ministre Polonais, ayant déclaré qu'il eut envie de 'tuer' l'arbitre, a légitimé les menaces de mort contre lui. Cela, c'était pour défendre l'arbitre. En plus, le football, et cette qualification, ce n'est pas si anodin dans nos pays, Irlande et France. Nous (en général aussi) en sommes accro (pas autant que les irlandais mais quand même). Ce qui implique autre chose : beaucoup d'argent entre en jeu. Les voyagistes, les télévisions, les journaux, ... Il y a énormément d'argent de consommation à pourvoir. Et par conséquent, une relance par la consommation automatique. Lors de la CdM 2006, la consommation en France a fait un bon entre les mois de mai et juillet de +8% (à comparer avec les +1,8% annuels normaux à cette période). Ce qui représente quelques milliards directement sortis de l'épargne afin de favoriser la consommation, et par delà l'investissement, ... Pas pour rien que les années où l'UE arrive à niveau des États-Unis sur la consommation, ce sont les années de CdM. On va être cynique : c'est un coup de pouce formidable à l'économie cette qualification. Mais c'est là que l'on rentre dans l'effet pervers : si c'est bien pour nous, c'est mauvais pour eux. En fait, ce que je veux dire, c'est que les enjeux économiques, politiques, et sociaux de ce stupide sport qui ne rivalise même pas avec le boyau d'une roue de vélo ont largement, et depuis longtemps, dépassé le cadre du sport. S'excuser ? Mouaif, pourquoi pas. Rejouer ? Eh, oh, z'êtes pas fou ? La conclusion, c'est que nous sommes rentrer dans un jeu de gladiateur : soit je meurs, soit tu meurs. Et pas d'un point de vu sportif, d'un point de vu économique. Et l'Irlande, qui se remettait tout doucement de sa crise, a de fort risque de rechuter.

Conclusion général : la loi du plus fort est toujours la meilleure.

Pas de photo pour cet article, trop pathétique.

samedi 14 novembre 2009

Cycling Globe (Janvier-Février)


Oui je sais, j'ai déjà fait de meilleurs montages. On va pas chipoter là dessus hein ! De gauche à droite, de haut en bas, Romain Sicard, Cadel Evans, Fabian Cancellara, Jack Bobridge. Je crois que c'est la première année depuis que je suis le cyclisme que je suis aussi satisfait du quatuor des vainqueurs des championnats du monde sur route. Masculin. Parce que, je veux pas être misogyne, mais les femmes, en cyclisme, chochotte. C'est un autre débat.

Donc, la saison cycliste. Tout a commencé dans une profonde forêt de l'ouest de Wiesenbaden... Euh non, on accélère un peu. Cette saison 2010 a commencé par des annonces fracassantes de tout le monde : le texan a dit qu'il revenait et qu'il serait le meilleur, le basque lui se voit en champion du monde, tandis que de l'autre côté des Alpes, on entendait avoir une politique de dénoncement systémique. Ouais, ils ont rien d'autres à foutre là-bas, faudrait leur dire d'aller s'inquiéter au foot et en natation...

Donc, le tour d'Australie. Comme d'habitude, on n'en a pas appris beaucoup. La saison venant de reprendre, tout le monde se cherche. Malgré tout, on peut encore se demander ce que fiche cette course dans le calendrier Pro-Tour vu que son classement final ne reflete rien : l'entrainement a à peine repris, il n'y a eu aucune course de préparation (oui, c'est la seule course Pro-Tour sans possibilité de s'échauffer). Néanmoins, Allan Davis montre qu'il est revenu à son niveau. Ni le meilleur sprinter du monde, mais loin d'être le plus ridicule (je réserve cette palme à Wouter Weylandt). Enfin, nous attaquons les courses de préparation au Paris-Nice, au Tirreno, à MSR, aux Flandriennes, ...
Le mois de février est en marche ! La reprise en France montre que Rémi Pauriol est LA bonne recrue de Cofidis. Première course pour sa nouvelle équipe, première victoire. Au moins, lui il fait honneur à ceux qui ont fait confiance en lui. Oui, dans le monde du cyclisme, il arrive assez couramment que l'on court d'abord pour soit et ensuite pour son équipe. Que voulez-vous, c'est le principe d'un sport individuel en équipe. Mais le GPM n'est pas une course sur laquelle s'aligne les brutes. Le Qatar voit s'affronter les meilleurs sprinters (qui n'étaient pas en Australie). Et à ce petit jeu, le meilleur, c'est Cav', mais le plus malin, c'est Tom. Il remporte la course grâce à une magnifique bordure de... Cervélo ! Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne. Si je le souligne, c'est que Cervélo va utiliser souvent cette technique au cours de la saison. En Italie, AleJet montre que l'âge ne l'atteint pas. On attend déjà une confrontation entre les deux fusées. A noter déjà les belles places de Jacopo Guarnieri, jeune sprinter qui a tout pour devenir un futur grand. Dans la même catégorie, à Mallorca, le Team Katusha va réaliser une des seules bonnes opérations de sa saison avec les victoires de McEwen et Steegmans, tandis que le classement du meilleur sprinter est dominé par un certain Sicard, qui prend des points partout ! Même s'il ne le remporte pas, il a marqué les esprits. Du côté des grimpeurs, au Langkawi, il faudra faire attention à Jackson Rodriguez et Frederrik Kessiakof, presqu'inconnus, mais qui prennent leurs responsabilités quand ils sont leaders. LL Sanchez répond présent quant à lui sur la Méditerranée, et gagne sur un parcours ressemblant au Paris-Nice. Les français se distinguent entre eux et s'amusent à gagner des courses sur lesquelles il n'y a pas de concurrence... En Californie, Leipheimer montre, encore une fois, qu'il a tout pour remporter de très grandes courses. Tout ? Non ! Un petit village dans sa tête, peuplé d'irréductibles envies de courber le dos devant ceux qui ont une plus grosse gueule que lui, résistent encore et toujours à l'envahisseur de la victoire... Dans cette course, on voit aussi de très très bonnes choses de la part de Zab', le retour du revenant, et de Schleck, mais fallait-il en attendre autre chose ? Ah oui, une chute... Du côté des espoirs, on est gâté avec Nibali, évidement, mais aussi Seeldrayers, Peterson, Van de Walle, Armstrong, ... (oui, c'est un nouveau dans le peloton quant même !) En Algarve, Contador reprend la compétition et écrase la "concurrence" qui ne fait que jouer la 2ème place. Dommage pour Astana qui a manqué de peu le doublé avec Klöden, mais Chavanel se montre en très bonne forme. Haussler aussi d'ailleurs, affaire à suivre la semaine suivante avec le Het Volk, première grande course pavée de la saison. Et on notera l'absence de grands favoris, et de favoris qui reprennent la compétition et n'ont pas que ça à faire d'aborder le mois de mars blessés... Il ne reste alors que Langeveld, Nuyens, et les pavéistes-sprinters. Et ceux qui perdent tout le temps aussi, càd Flecha, Klier, Hoste, ... Après une course très animée, le final n'est guère réjouissant et on assiste à un sprint à 20. Victoire Hushovd, mais de très beaux signes de la part de Nuyens, Avermaet et Haussler.

mercredi 11 novembre 2009

Actualité pour les nuls (semaine du 9 novembre 2009) : Première partie

Suite au plébiscite du premier article de ce genre, je me vois dans l'obligation de vous refaire un tour d'actualité avant de parler de cyclisme. D'abord, quelques petites actualités en vrac : Robert Enke, gardien de but international allemand s'est suicidé, le capitalisme célèbre en grandes pompes la chute du communisme et montre comme cela à tout le monde ses propres excès, il y a un véritable espoir que Aung San Suu Kyi soit libérée très prochainement, Bernard Laporte est un rageux qui ne connait rien à la politique (ah non, ça c'est pas une actualité, on le savait déjà), un convoyeur de fond a réalisé un joli casse sans armes ni haine ni violence, les sondages rattrapent l'Élysée, Firefox est un gouffre de sécurité faites comme moi passez à Chrome ou Safari ou Opéra, après Jean voici Pierre !
Voilà, ça c'était les actus en vrac. Maintenant, viennent les actus que j'ai choisi de développer. Première partie parce que ces trois premiers jours m'ont déjà servi à écrire un plat conséquent, et je ne veux pas vous indigestionner (trop). De plus, il y a d'autres sujets d'actu dont je voudrais parler qui ne sont pas développés dans cette première partie (je pense en particulier au cas Marie N'Diaye, ou à la chanson d'amour des traitres Bernard et Éric). Voici donc :


Lundi : plan de santé
Victoire ! Le plan de santé de Barack Obama a été adopté par la chambre des représentants. C'est génial me direz-vous ! Ouais ! Trop bien ! Bon, vous avez compris mon ton, je suis très inquiet et plutôt dégouté par ce qui vient de se passer. Bon, reprenons du début. Barack Obama a été élu il y a un tout petit peu plus d'un an. Comme beaucoup en France, je me suis réjoui de son élection pour pas mal de raisons. La première, c'est qu'on en finissait avec l'ère Bush, et probablement avec l'axe du monde (un penseur japonnais a très justement dit il y a quelques semaines : « Le malheur de l'Europe, c'est de ne pas encore avoir compris que le monde ne tournait plus dorénavant autour des États-Unis. »). La deuxième c'est ce truc incroyable, il est noir, et d'origines africaines. Pas ce qu'on appelle un « afro-américain », que l'on nomme comme cela juste pour pas dire « noir », ce mot tabou et incroyablement raciste (ironie). Bref, la suite n'a rien à voir, poursuivons. La troisième, et ce qui me paraissait le plus important, c'est ce qu'il avait avancé durant sa pré-campagne : la réforme du système de santé. En finir avec Medi-Care et consort ! Une vraie réforme. Mais ce n'était pas aisé, et dès le début, on a vu les limites : proposer à tout le monde de payer pour aider la communauté, c'est quelque chose qui n'est pas inscrit dans l'esprit des américains. Sans passer par la bataille idéologique qui a eu lieu là-bas (et dont les résumés sont très intéressant, je vous les conseille), on arrive à la conclusion suivante : pour faire voter le projet, il faut faire des concessions. Et qui me dira le contraire ? Quand on dirige un pays, il faut savoir négocier avec tout le monde, nous ne dirigeons pas pour nous mais pour le peuple (à envoyer à un certain petit brun). Donc, Barack Obama a fait des concessions. Quelles sont les natures de ces concessions ? Boarf, on n'en a pas beaucoup parler, mais elles sont pas trop importante. Pas trop, sauf une qui a vraiment retenu mon attention : l'avortement ne sera plus inscrit nul part dans les textes de santé de l'État Fédéral. Cela veut en particulier dire que la future « sécurité sociale » ne garantira pas le droit, la liberté ni le remboursement de l'avortement. Je ne vais pas débattre sur le principe de ce droit, je m'énerverais. Mais êtes-vous encore pour le projet de loi tel qu'il est ?

Mardi : un mur à abattre

«Wir sind Brüher, wir sind Berlin !» Tous les germanophones auront trouvé la faute : Brüder, on dit Brüder ! Il n'y avait pourtant pas grand chose à dire, il a quand même trouvé le moyen de faire une faute impardonnable pour un allemand. Bref, ce n'est pas ce dont je voulais parler. Lundi matin, notre petit brun a mis sur sa page Bouc un souvenir de la Chute du Mur. Alors, en soi, je m'en fous. Très rapidement, des gens ont mis le doigt sur l'incohérence : il est impossible que le petit brun ait été à Berlin ce jour là, de plus, tout son récit est faux (personne ne pouvait prévoir la chute, à part peut être Schabowski, l'équipe de TF1 en question était à Moscou ce jour là, etc...). Et cela, je m'en fous aussi. Moi qui ait une mémoire de poisson rouge, je ne vais pas faire de reproche à quelqu'un qui s'est un peu emmêlé les pinceaux sur une histoire -certes importante- d'il y a 20 ans. Non, ce que je lui reproche, c'est le lendemain, l'acharnement à dire que SI, C'EST VRAI ! ET LES JOURNALISTES ILS FONT RIEN QUE DE M'EMBETER ! Euh... Qu'on ne se souvienne pas est une chose, que l'on juge que les journalistes sont partisans, pourquoi pas. Mais par contre, que après que l'on ait prouvé une erreur, on s'acharne à dire que non, cela s'appelle un mensonge. Et un mensonge, ce n'est pas une erreur, ni un oubli. Non, c'est un mensonge qui devient tout à fait conscient. Comment avoir encore foi en la politique ? Je suis dans un environnement qui est majoritairement, très majoritairement de droite (un pseudo sondage rapide me donnait pour les élections européennes de juin dernier un score de 48% pour l'UMP dans mon environnement, sans compter l'extrême-droite et le centre-droit, ce qui nous fait atteindre les 67% pour la droite). Et ce que je constate est un dégout complet de la politique. Plus on avance, plus on s'achemine vers une abstention ahurissante aux prochaines élections (sur le panel de ma promo, qui n'est absolument pas représentatif).

Mercredi : adoption pour lesbiennes

Le tribunal administratif de Besançon a rendu une décision importante pour la vie sociale française hier matin. Il a validé le droit à un couple de lesbiennes d'adopter. D'ailleurs, pour être égocentrique, je me rend compte que j'adore les débats sur l'homophobie (parce que les débats sur l'homosexualité en soi, je trouve ça homophobe (bon, si vous avez pas compris, je veux bien m'expliquer, j'avoue que ce n'est pas clair) (vous avez remarqué, j'arrête pas d'utiliser l'expression « en soi » depuis tout à l'heure, étrange...). Donc, cette décision... Alors tout d'abord, il faut bien lire le jugement : ce n'est pas le couple qui a été autorisé à adopter, mais une des deux. Et cela a toute son importance. Je retiens d'ailleurs cette belle déclaration de Hervé Morin (belle non pas pour la déclaration en soi, mais parce que c'est un ministre qui l'a faite) : «Ce qui compte, d'abord et avant tout, c'est l'amour que peut avoir un enfant, quelle que soit la configuration du couple». Alors, oui, c'est un premier pas vers l'adoption des couples de même sexe. Et non, ce n'est pas un victoire, même pas une bataille victorieuse au milieu d'une guerre qui mettrait les valeurs familiales d'un côté et les valeurs nouvelles de l'autre (ce n'est pas de moi, mais d'une autre ministre dont je tairais le nom parce qu'elle me débecte (oui, je viens d'apprendre que ce verbe existait et n'était pas du registre courant, commun, familier ou grossier, mais soutenu)). Alors ou se situe le point de dissonance ? Sur justement le fait que une seule ait le droit d'adopter. Ce qui implique que si, nous ne lui souhaitons pas et ne voulons pas lui porter la poisse, celle-ci venait à mourir ou à devenir invalide, l'enfant n'aurait plus de responsable légal et serait replacé en centre d'adoption. On ne reconnaît donc le droit qu'à un seul des parents d'élever un enfant. De même que si le couple en vient à se séparer, l'enfant serait immédiatement placé sous le contrôle de la seule responsable légale, sans autre forme de procès (ce qui est tout de même, je vous l'accorde, d'importance moindre). J'espère que l'on avancera vraiment dans le débat, qu'il ne reste pas sur le tapis face à notre proéminent débat sur l'identité nationale, et que, enfin, l'État reconnaisse le fait que deux personnes, quelles qu'elles soient (dans la limite de la loi heing, on va pas entériner la pédophilie consentante, comme me l'a dit débilement (ça existe ça ? Word me dit qu'il n'y a pas de faute...) un des représentants de mon environnement), ont le droit de s'aimer et de vivre.


samedi 7 novembre 2009

Quand pourrons nous enfin crier "Je t'aime !" sans se taper la honte ?


 Il fut un temps.
Oui, j'adore ce film, donc passons à autre chose. Cette semaine a été marquée par une fatigue intense. Qu'ai-je bien pu donc faire pour être si fatigué ? Si vous saviez... Rien. Mais rien n'est-il pas l'apologie de tout ? Bon, en fait, je n'ai rien à dire, mais je suis fier, j'ai déjà fait 3 lignes. Les chronologies sont en 15 épisodes, elles reprendront bientôt pour les fans. Je tiens à signaler aussi que je suis toujours sur Lyre, et que le projet avance bien. Ensuite, en ce qui concerne "Piva", c'est en bonne voie aussi. Tiens, je sais de quoi je vais parler : Piva.
Il était une fois (et pas un temps, non mais vous suivez ou quoi ?), deux jeunes gens qui ne savaient pas très bien quoi faire de leurs vies : vivre ou survivre ? La vie, évidement, c'est mieux, et la survie, c'est idiot si on n'y est pas obligé. Mais bon, ils étaient ado et incroyablement crétins et prétentieux . Et donc, ils se disaient que en survivant ils avaient toutes les émotions multipliées par n tendant vers l'infini. Une limite ahurissante... Ce qu'ils n'avaient pas calculé, c'était que les émotions, c'était pour eux en priorité l'amour, le plaisir, la joie, la beauté, l'orgasme, la volupté, l'improvisation, ... (cochez le ou les intrus) Ils ne savaient pas ce qu'était la tristesse, la colère, la haine, la peine, la souffrance, enfin tout ce charabia là. Et forcément, un jour, ça éclate. Et alors, pour des gens qui vivent à fond ensemble sans voir personne d'autre, en ne vivant exclusivement que pour l'autre, durant quelques semaines, ça éclate grave. Une passion. Un des plus grands maux de l'être humain, mais le plus beau aussi. Et ces deux jeunes gens, en plus d'en venir à se détester, ils restaient ensemble, et ils se rencontraient tous les soirs pour se prendre quelques substances illicites et licites, et se cracher leurs poisons (comme les cobras tiens). Et autour d'une bière, ou plusieurs pour être exact, ils décident tout deux de faire mûrir leurs pensées sur l'autre par un projet artistique. L'amoureuse de la philosophie éthérée (la philosophie et elle aussi) décide de représenter par une peinture. Le poète, lui, décide d'écrire un poème. Mais pas un petit, un avec des dimensions astronomiques, histoire de représenter toute la foultitude d'émotions qui lui passaient par la tête. C'est à dire un poème de 196 quatrains d'alexandrins. Ouaip...
C'est glauque hein ? Moi non plus ça ne me plait pas, mais il fallait expliquer comment Piva est arrivé dans mes mains. La peintre a disparu, et le poète, n'ayant en réalité jamais rien écrit de sa vie, mais qui pompait toujours les poèmes d'un de ses potes, lui a refilé le bébé et lui a demandé de le finir. Le titre, c'est du russe (mais comme je dispose pas de l'alphabet cyrillique, je vous donne juste la prononciation, Piva, qui s'écrit un truc comme "nubo"), et ça veut dire Bières. Ouais... il a pas été cherché bien loin son titre. Et donc, pour info, ça fait 7 ans que j'y suis, et j'en suis au quatrain numéro 43. Un peu inutile de poursuivre parce que les deux protagonistes ont complètement disparu de ma vie.
Sinon, j'ai envie de parler de cyclisme. Ben vi, parce que vous ne le savez peut être pas, mais les courses, pour moi, c'est ma grande passion ! Donc, prochain article consacré à la saison écoulée, puis le suivant sur mes 3 cyclistes préférés de l'année, et mon top3 des meilleurs de l'année (pour avoir un aperçu, se reporter à VeloMag).

mardi 3 novembre 2009

Chronologie autour d'un cobra 2

Après seulement quelques minutes de marche, il fit un arrêt brutal et tourna la tête sur la droite. Des miroirs. Un tas de boules miroirs étaient entreposées dans la cour d'un bâtiment. Et le plus surprenant dans tout cela, c'est que de la rue, personne n'y faisait attention, personne ne s'arrêtait comme lui, et les gens vaquait à leur chemin, trop occupés à aller au travail pour les uns, trop pressés d'aller visiter on ne sait quel monument pour d'autres... L'intérêt de visiter une nouvelle ville n'était-il pas de voir ce que l'on ne pourrait pas voir ailleurs ? Finis les clichés des lieux touristiques, on pourra les voir plus tard ! Mais cela, que pouvait-ce être ? Il sortit d'abord son crayon et écrivit deux trois bafouilles sur le sens de la visite, et nota l'adresse et le nom du bâtiment : le Royal Academy of Arts. L'œuvre est signé Anish Kapoor et a le don d'intriguer tout de suite le chalant. Ou pas d'ailleurs constata-t-il en regardant incrédule les pauvres gens qui n'avaient pas le temps de s'arrêter et d'admirer. Les globes sont posés sur une hauteur d'environ 10m et représentent un ensemble complexe. On peut tous s'y refléter, et l'artiste a certainement voulu nous dire que nous sommes tous contenus dans cet objet, qu'il nous représente tous.
Passant plus de 30 minutes à faire le tour de la cour, l'écrivain note et dessine avant de partir à regret, se disant qu'il ne lui restait que peu de temps avant le passage.

Chronologie autour d'un cobra 1


L'écrivain était assis dans les rues de la ville, un bloc-note calé contre son avant bras gauche. Il se demande ce qu'il va faire maintenant qu'il est ici, au milieu de la cité. En face de lui, les feux s'allument et s'éteignent au rythme des voitures qui tournent sans relâche. Depuis le moment où il s'était installé sur le box à journaux de la station de métro, il avait déjà dû en voir défiler des milliers, et pourtant, le soleil n'avait parcouru qu'un seul écartement d'immeuble. Il tourne la tête, cherche à s'orienter par rapport à l'astre puis fixe un point, occupé vaillamment par un écran géant qui faisait la promotion d'un soda bien connu, mais ce n'était pas ce qu'il voyait : par ici, dans les rues de cette direction, il y a son amour. Le temps s'arrête pour lui, le temps qu'un enfant sorte du fast-food adjacent en courant et percute le box, déjà vide, et déséquilibre l'aventurier. Il revient alors à la réalité et ressent toutes les pulsations urbaines : les klaxons d'une place mondiale, les sirènes d'un quelconque fourgon d'autorités, les discussions des adultes, les rires et cris des plus jeunes, les vibrations du métro qui passe juste en dessous, à quelques mètres tout au plus. L'aventurier se souvient, il sort alors un crayon...
"La vie est simple si on la laisse couler. Si on ne prend pas de décisions et que l'on se réserve le droit de prendre le premier chemin venu, pour l'unique raison que c'est le premier. J'ai pris une décision, la vie n'est plus simple, mais elle m'enivre pour cette raison qu'elle nous impose la réflexion continuelle. Pourtant, ce choix là n'était pas le mien en premier lieu. Il le devient si je l'accepte et y prend parti. La plupart des gens se voit imposer les décisions des autres, et encore, les décisions prises ne sont pour la plupart du temps que des automatismes : vais-je prendre ce tram ou le prochain ? La question peut sembler stupide mais elle change pourtant ma vie du tout au tout. Dans celui là, il y a un ami d'un ami, qui pourrait me reconnaitre, avec lequel je vais discuter, qui va me présenter son colocataire avec qui il voyage, puis m'inviter chez lui et me présenter le troisième luron de l'appartement, une luronne plutôt, avec laquelle je vais partager un morceau de ma vie. Dans le prochain je ne vais pas trouver de place assise et terminer ce livre que j'avais acheté juste pour bien présenter lors d'un dîner, et m'apercevoir que le sourire n'est pas si anodin. Nous prenons le premier pour la simple raison que c'est le premier, mais si nous avions su les implications de ce choix, l'aurions-nous pris ? Nos décisions sont la plupart du temps des automatismes, et nous sommes pour le plus souvent contraint aux décisions des autres."
L'écrivain range son crayon, méthodiquement, comme toujours l'ouverture gauche du sac en premier, puis à droite, enfin, plonger sa main pour sentir le briquet qu'il garde toujours -il faut toujours se souvenir du passé pour reproduire les mêmes erreurs et mieux appréhender nos choix. Après l'avoir fermé, il cale son bras contre sa poitrine afin de maintenir le carnet à porté, il serait bête de louper le moindre évènement intrigant et de ne pas se souvenir des détails par la suite. Puis il se tourne, et file droit sur Hyde Park le long de Piccadilly...