jeudi 17 décembre 2009

Lyre (Introduction)

Une pause dans mes idées, les rafraîchir. Il y a maintenant un commencement après le néant. Mais que fut le passé, et quel est le néant ? Peut-on revenir de tout ? Tout fut détruit, qu'est-ce que tout, qui est tout ? Les envies deviennent claires et l'envie de vivre devient la plus belle des aventures et le plus beau des sentiments ; des jours sans bouger, des jours sans idées : et si après ce temps, le cœur se refermait, et si, et si... On peut trouver des cycles dans toute histoire. La mienne vit de ses quartiers au complet, ses cinq quarts désordonnés.

Un été indien marqua ce début d'automne. Ce redoux fut bien plus qu'une simple parenthèse et réchauffa de telle manière la suite du temps que nous n'avons pas senti l'hiver et le printemps nous berça. Une tendre découverte sous une neige enchanteresse, sous un flot arc-en-ciel - « sous », là était peut-être le problème. Mais petit à petit, l'or pointait à l'horizon, et un soleil créa l'été de nos envies, si ce n'est l'envie tout court. Un été à la hauteur d'un sorcier... Mais justement, sorcier et méditatif, nos aventures nous ont conduit sur un chemin magique qui replongea les feuilles dans les rivières après les avoir décrochés de nos arbres chéris. Peu importait le temps, nous préférions regarder cette pluie d'or et de rouille tout au long de nos chemins plutôt que de sentir le vent qui gelait petit à petit nos pauvres cœurs rabougris. Avaient-ils toujours été d'aussi petites tailles ? Quelle question ! Il était si évident que nous les avions fait exploser jusqu'à les écarteler dans notre poitrine, jusqu'à ce qu'ils transpercent nos ardeurs et détruisent finalement les rares éclaircies d'un long hiver qui n'a cessé de ne plus vouloir s'achever.

mercredi 16 décembre 2009

Dépêche

Je suis sidéré... C'est par
Pas sidéré par la conclusion. Sidéré par tout le foin, toutes les conséquences. Tout ça pour ça. Et j'ai envie de définitivement dire : honte. Entre la décision qui est maintenant encore plus incompréhensible, et d'autres affaires, j'ai honte d'avoir voté un jour pour ces gens. Mister, si tu te présentes, tu as ma voix...

dimanche 6 décembre 2009

Paolo's Back !


Deux semaines et chambardement général ! Le voyageur asymptotique s'est perdu en chemin, mais pas sûr que quelqu'un puisse encore l'oublier. Le bonheur s'inscrit dans les yeux : les mieux sont striés !

Je me trimballais il y a quelques temps dans les rues de la ville. Il y avait des musiciens en train de se congeler les doigts pour essayer de plaire aux passants. Ou de congeler les passants pour essayer de plaire à leurs doigts, c'est selon. N'empêche qu'ils jouaient une de mes chansons préférées : Plug In Baby. Si vous connaissez la chanson, c'est un riff comme on n'en fait plus qui en fait toute la beauté (et la puissance du chanteur comme d'hab). Mais si je vous disais que les musiciens en questions étaient un trompettiste, un accordéoniste et un tambour ? Eh ben... J'ai fui.

Oui, c'est inintéressant hein ? Bon... Sinon, dans les mêmes rues, j'ai croisé un homme que je n'avais pas revu depuis des années. C'est un type qui a une philosophie toute particulière : on verra. Alors ce n'est ni du fatalisme ni de la fainéantise (et pourtant, j'en suis apôtre). C''est une manière de voir les choses : on apprécie toujours plus les choses dans l'urgence. Je lui demande comment il allait, il me répond qu'il va au tribunal pour divorcer. Ah. La gaffe... Et me propose de l'accompagner... Devant mon refus poli (vous comprenez, je dois aller bosser), il me montre un sac de sport dans son dos et me l'ouvre. A l'intérieur, une trompette. La curiosité prend le pas sur le soi-disant boulot, et je l'accompagne. Je me demande ce qu'il veut faire, tout en sachant que j'entrerais effectivement dans ce qui ressemble plus à une administration qu'un tribunal, mais pas dans le bureau du juge. Puis, nous recroisons les musiciens, qui nous disent bonjour et rangent leurs instruments. Hum...

Vous raconterais-je la suite ? Rien n'est moins sûr... Aller, je vous l'avoue, pour une raison très simple : en fait, il me faisait marcher, il ne divorçait pas. Il allait jouer avec les musiciens précédents. Qui était-il ? Je ne me rappelle plus de leur nom, mais c'est un groupe connu qui joue dans la rue de temps à autre, toujours à éprouver leur musique.

Enfin bref, tout ça pour vous dire : quand vous entendez de la musique dans la rue, que vous aimez, arrêtez-vous, donnez si vous voulez. Ils ne sont pas forcèment là pour la manche, mais peut-être juste pour le plaisir de voir des gens enchantés...

mercredi 25 novembre 2009

Il faut toujours viser la tête

La loi du plus fort est toujours la meilleure, nous l'allons montrer tout à l'heure. Préambule : article énervé


Tout d'abord, non, ce n'est pas du Mickey 3D. Je vous remets cette phrase dans le contexte : "Abattez-les à vue. Si un criminel passe devant votre champs de tir, tirez pour tuer : il faut toujours viser la tête.". Et comme vous l'aurez compris, cet article parlera... de football !
Je vous le donne en mille, qui a fait cette magnifique déclaration ? Le ministre de la sureté délégué à la police de l'Afrique du Sud. A qui s'est-il adressé ? Au congrès des (du seul en fait) syndicats de police. Pourquoi ? Vous n'êtes pas sans ignorer (ou alors vous n'avez ni la télé, ni la radio, vous ne lisez pas les journaux, n'allez jamais au bar du coin, et n'allez pas sur internet) que en juin 2010 se déroulera la première Coupe du Monde de football sur le continent africain. Et plus précisément, en Afrique du Sud.
On ne reviendra pas sur l'état de cet État, sur son passé, et gnagnagni... Mais juste sur ce que cette Coupe a apporté depuis que le pays l'a obtenu : le "déplacement" des tribus qui vivaient à l'emplacement des futurs stades, les descente de police (et les violences qui vont avec) à peu près quotidienne (à peu près car c'est plus fréquent que ça) dans les quartiers pauvres, la constitution de "brigades" volontaires afin d'expulser et exproprier les gens qui habitait sur les lieux de ces mêmes stades, ... Et la dernière salve a été tirée il y a un mois. Elle est venue tout droit d'Angleterre (mais les anglais ne sont pas à blâmer, cela aurait pu être n'importe où et cela n'aurait pas été blâmant non plus). Un sondage auprès de supporters de l'équipe nationale montre que 85% d'entre eux n'ont pas très envie d'aller soutenir leur équipe en Afrique du Sud. Pourquoi ? Pour 65% de ces 85% (vous me suivez ?), ce serait à cause de la criminalité et de la violence trop élevée dans le pays (moins de 20% à cause de l'argent, comme quoi la crise est finie \o/ ). Qu'a donc décidé le gouvernement Sudaf ? Enrayer au plus vite l'insécurité et la criminalité. Intention louable, certes. Mais comme le sait notre très cher petit brun, quand on veut aller vite, on bâcle. Et donc, la priorité a été mise sur l'élimination des criminels. Qui sont les criminels ? "Toute personne suspectée de vol, ou tout autre crime, est un criminel en puissance. Si cela est nécessaire, abattez-le." Remarquons tout de même le "si cela est nécessaire". Comme quoi, tuer quelqu'un peut être nécessaire...

Tant qu'on est sur le football, prolongeons le débat sur la faute technique qui a permis à l'équipe de France de se qualifier. C'est quoi tout ce cirque ? Et ce pauvre arbitre, quelqu'un y a pensé ? Où se trouve sa carrière maintenant ? Rappelons-nous de Howard Webb. Ce policier était occasionnellement arbitre, et un très bon, niveau international. A tel point qu'il fut appelé à être arbitre lors de la Coupe d'Europe des Nations (EURO pour les intimes) 2008. Il eut à arbitrer le match Autriche-Pologne, lors duquel il a accordé un but polonais hors-jeu, et surtout, un ultime pénalty injustifié qui fit égaliser l'Autriche. OUI MAIS ce que nous savons aussi c'est que l'arbitre décide en son âme et conscience, seul, sans aide vidéo, de sanctionner ou non. Et il n'y a pas plus mauvais point de vu (en général, la Coupe du Monde 1998 et la Suède ont prouvé le contraire) que celui du terrain. De plus, la vindicte populaire a largement surpassé l'enjeu, le Premier Ministre Polonais, ayant déclaré qu'il eut envie de 'tuer' l'arbitre, a légitimé les menaces de mort contre lui. Cela, c'était pour défendre l'arbitre. En plus, le football, et cette qualification, ce n'est pas si anodin dans nos pays, Irlande et France. Nous (en général aussi) en sommes accro (pas autant que les irlandais mais quand même). Ce qui implique autre chose : beaucoup d'argent entre en jeu. Les voyagistes, les télévisions, les journaux, ... Il y a énormément d'argent de consommation à pourvoir. Et par conséquent, une relance par la consommation automatique. Lors de la CdM 2006, la consommation en France a fait un bon entre les mois de mai et juillet de +8% (à comparer avec les +1,8% annuels normaux à cette période). Ce qui représente quelques milliards directement sortis de l'épargne afin de favoriser la consommation, et par delà l'investissement, ... Pas pour rien que les années où l'UE arrive à niveau des États-Unis sur la consommation, ce sont les années de CdM. On va être cynique : c'est un coup de pouce formidable à l'économie cette qualification. Mais c'est là que l'on rentre dans l'effet pervers : si c'est bien pour nous, c'est mauvais pour eux. En fait, ce que je veux dire, c'est que les enjeux économiques, politiques, et sociaux de ce stupide sport qui ne rivalise même pas avec le boyau d'une roue de vélo ont largement, et depuis longtemps, dépassé le cadre du sport. S'excuser ? Mouaif, pourquoi pas. Rejouer ? Eh, oh, z'êtes pas fou ? La conclusion, c'est que nous sommes rentrer dans un jeu de gladiateur : soit je meurs, soit tu meurs. Et pas d'un point de vu sportif, d'un point de vu économique. Et l'Irlande, qui se remettait tout doucement de sa crise, a de fort risque de rechuter.

Conclusion général : la loi du plus fort est toujours la meilleure.

Pas de photo pour cet article, trop pathétique.

samedi 14 novembre 2009

Cycling Globe (Janvier-Février)


Oui je sais, j'ai déjà fait de meilleurs montages. On va pas chipoter là dessus hein ! De gauche à droite, de haut en bas, Romain Sicard, Cadel Evans, Fabian Cancellara, Jack Bobridge. Je crois que c'est la première année depuis que je suis le cyclisme que je suis aussi satisfait du quatuor des vainqueurs des championnats du monde sur route. Masculin. Parce que, je veux pas être misogyne, mais les femmes, en cyclisme, chochotte. C'est un autre débat.

Donc, la saison cycliste. Tout a commencé dans une profonde forêt de l'ouest de Wiesenbaden... Euh non, on accélère un peu. Cette saison 2010 a commencé par des annonces fracassantes de tout le monde : le texan a dit qu'il revenait et qu'il serait le meilleur, le basque lui se voit en champion du monde, tandis que de l'autre côté des Alpes, on entendait avoir une politique de dénoncement systémique. Ouais, ils ont rien d'autres à foutre là-bas, faudrait leur dire d'aller s'inquiéter au foot et en natation...

Donc, le tour d'Australie. Comme d'habitude, on n'en a pas appris beaucoup. La saison venant de reprendre, tout le monde se cherche. Malgré tout, on peut encore se demander ce que fiche cette course dans le calendrier Pro-Tour vu que son classement final ne reflete rien : l'entrainement a à peine repris, il n'y a eu aucune course de préparation (oui, c'est la seule course Pro-Tour sans possibilité de s'échauffer). Néanmoins, Allan Davis montre qu'il est revenu à son niveau. Ni le meilleur sprinter du monde, mais loin d'être le plus ridicule (je réserve cette palme à Wouter Weylandt). Enfin, nous attaquons les courses de préparation au Paris-Nice, au Tirreno, à MSR, aux Flandriennes, ...
Le mois de février est en marche ! La reprise en France montre que Rémi Pauriol est LA bonne recrue de Cofidis. Première course pour sa nouvelle équipe, première victoire. Au moins, lui il fait honneur à ceux qui ont fait confiance en lui. Oui, dans le monde du cyclisme, il arrive assez couramment que l'on court d'abord pour soit et ensuite pour son équipe. Que voulez-vous, c'est le principe d'un sport individuel en équipe. Mais le GPM n'est pas une course sur laquelle s'aligne les brutes. Le Qatar voit s'affronter les meilleurs sprinters (qui n'étaient pas en Australie). Et à ce petit jeu, le meilleur, c'est Cav', mais le plus malin, c'est Tom. Il remporte la course grâce à une magnifique bordure de... Cervélo ! Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne. Si je le souligne, c'est que Cervélo va utiliser souvent cette technique au cours de la saison. En Italie, AleJet montre que l'âge ne l'atteint pas. On attend déjà une confrontation entre les deux fusées. A noter déjà les belles places de Jacopo Guarnieri, jeune sprinter qui a tout pour devenir un futur grand. Dans la même catégorie, à Mallorca, le Team Katusha va réaliser une des seules bonnes opérations de sa saison avec les victoires de McEwen et Steegmans, tandis que le classement du meilleur sprinter est dominé par un certain Sicard, qui prend des points partout ! Même s'il ne le remporte pas, il a marqué les esprits. Du côté des grimpeurs, au Langkawi, il faudra faire attention à Jackson Rodriguez et Frederrik Kessiakof, presqu'inconnus, mais qui prennent leurs responsabilités quand ils sont leaders. LL Sanchez répond présent quant à lui sur la Méditerranée, et gagne sur un parcours ressemblant au Paris-Nice. Les français se distinguent entre eux et s'amusent à gagner des courses sur lesquelles il n'y a pas de concurrence... En Californie, Leipheimer montre, encore une fois, qu'il a tout pour remporter de très grandes courses. Tout ? Non ! Un petit village dans sa tête, peuplé d'irréductibles envies de courber le dos devant ceux qui ont une plus grosse gueule que lui, résistent encore et toujours à l'envahisseur de la victoire... Dans cette course, on voit aussi de très très bonnes choses de la part de Zab', le retour du revenant, et de Schleck, mais fallait-il en attendre autre chose ? Ah oui, une chute... Du côté des espoirs, on est gâté avec Nibali, évidement, mais aussi Seeldrayers, Peterson, Van de Walle, Armstrong, ... (oui, c'est un nouveau dans le peloton quant même !) En Algarve, Contador reprend la compétition et écrase la "concurrence" qui ne fait que jouer la 2ème place. Dommage pour Astana qui a manqué de peu le doublé avec Klöden, mais Chavanel se montre en très bonne forme. Haussler aussi d'ailleurs, affaire à suivre la semaine suivante avec le Het Volk, première grande course pavée de la saison. Et on notera l'absence de grands favoris, et de favoris qui reprennent la compétition et n'ont pas que ça à faire d'aborder le mois de mars blessés... Il ne reste alors que Langeveld, Nuyens, et les pavéistes-sprinters. Et ceux qui perdent tout le temps aussi, càd Flecha, Klier, Hoste, ... Après une course très animée, le final n'est guère réjouissant et on assiste à un sprint à 20. Victoire Hushovd, mais de très beaux signes de la part de Nuyens, Avermaet et Haussler.

mercredi 11 novembre 2009

Actualité pour les nuls (semaine du 9 novembre 2009) : Première partie

Suite au plébiscite du premier article de ce genre, je me vois dans l'obligation de vous refaire un tour d'actualité avant de parler de cyclisme. D'abord, quelques petites actualités en vrac : Robert Enke, gardien de but international allemand s'est suicidé, le capitalisme célèbre en grandes pompes la chute du communisme et montre comme cela à tout le monde ses propres excès, il y a un véritable espoir que Aung San Suu Kyi soit libérée très prochainement, Bernard Laporte est un rageux qui ne connait rien à la politique (ah non, ça c'est pas une actualité, on le savait déjà), un convoyeur de fond a réalisé un joli casse sans armes ni haine ni violence, les sondages rattrapent l'Élysée, Firefox est un gouffre de sécurité faites comme moi passez à Chrome ou Safari ou Opéra, après Jean voici Pierre !
Voilà, ça c'était les actus en vrac. Maintenant, viennent les actus que j'ai choisi de développer. Première partie parce que ces trois premiers jours m'ont déjà servi à écrire un plat conséquent, et je ne veux pas vous indigestionner (trop). De plus, il y a d'autres sujets d'actu dont je voudrais parler qui ne sont pas développés dans cette première partie (je pense en particulier au cas Marie N'Diaye, ou à la chanson d'amour des traitres Bernard et Éric). Voici donc :


Lundi : plan de santé
Victoire ! Le plan de santé de Barack Obama a été adopté par la chambre des représentants. C'est génial me direz-vous ! Ouais ! Trop bien ! Bon, vous avez compris mon ton, je suis très inquiet et plutôt dégouté par ce qui vient de se passer. Bon, reprenons du début. Barack Obama a été élu il y a un tout petit peu plus d'un an. Comme beaucoup en France, je me suis réjoui de son élection pour pas mal de raisons. La première, c'est qu'on en finissait avec l'ère Bush, et probablement avec l'axe du monde (un penseur japonnais a très justement dit il y a quelques semaines : « Le malheur de l'Europe, c'est de ne pas encore avoir compris que le monde ne tournait plus dorénavant autour des États-Unis. »). La deuxième c'est ce truc incroyable, il est noir, et d'origines africaines. Pas ce qu'on appelle un « afro-américain », que l'on nomme comme cela juste pour pas dire « noir », ce mot tabou et incroyablement raciste (ironie). Bref, la suite n'a rien à voir, poursuivons. La troisième, et ce qui me paraissait le plus important, c'est ce qu'il avait avancé durant sa pré-campagne : la réforme du système de santé. En finir avec Medi-Care et consort ! Une vraie réforme. Mais ce n'était pas aisé, et dès le début, on a vu les limites : proposer à tout le monde de payer pour aider la communauté, c'est quelque chose qui n'est pas inscrit dans l'esprit des américains. Sans passer par la bataille idéologique qui a eu lieu là-bas (et dont les résumés sont très intéressant, je vous les conseille), on arrive à la conclusion suivante : pour faire voter le projet, il faut faire des concessions. Et qui me dira le contraire ? Quand on dirige un pays, il faut savoir négocier avec tout le monde, nous ne dirigeons pas pour nous mais pour le peuple (à envoyer à un certain petit brun). Donc, Barack Obama a fait des concessions. Quelles sont les natures de ces concessions ? Boarf, on n'en a pas beaucoup parler, mais elles sont pas trop importante. Pas trop, sauf une qui a vraiment retenu mon attention : l'avortement ne sera plus inscrit nul part dans les textes de santé de l'État Fédéral. Cela veut en particulier dire que la future « sécurité sociale » ne garantira pas le droit, la liberté ni le remboursement de l'avortement. Je ne vais pas débattre sur le principe de ce droit, je m'énerverais. Mais êtes-vous encore pour le projet de loi tel qu'il est ?

Mardi : un mur à abattre

«Wir sind Brüher, wir sind Berlin !» Tous les germanophones auront trouvé la faute : Brüder, on dit Brüder ! Il n'y avait pourtant pas grand chose à dire, il a quand même trouvé le moyen de faire une faute impardonnable pour un allemand. Bref, ce n'est pas ce dont je voulais parler. Lundi matin, notre petit brun a mis sur sa page Bouc un souvenir de la Chute du Mur. Alors, en soi, je m'en fous. Très rapidement, des gens ont mis le doigt sur l'incohérence : il est impossible que le petit brun ait été à Berlin ce jour là, de plus, tout son récit est faux (personne ne pouvait prévoir la chute, à part peut être Schabowski, l'équipe de TF1 en question était à Moscou ce jour là, etc...). Et cela, je m'en fous aussi. Moi qui ait une mémoire de poisson rouge, je ne vais pas faire de reproche à quelqu'un qui s'est un peu emmêlé les pinceaux sur une histoire -certes importante- d'il y a 20 ans. Non, ce que je lui reproche, c'est le lendemain, l'acharnement à dire que SI, C'EST VRAI ! ET LES JOURNALISTES ILS FONT RIEN QUE DE M'EMBETER ! Euh... Qu'on ne se souvienne pas est une chose, que l'on juge que les journalistes sont partisans, pourquoi pas. Mais par contre, que après que l'on ait prouvé une erreur, on s'acharne à dire que non, cela s'appelle un mensonge. Et un mensonge, ce n'est pas une erreur, ni un oubli. Non, c'est un mensonge qui devient tout à fait conscient. Comment avoir encore foi en la politique ? Je suis dans un environnement qui est majoritairement, très majoritairement de droite (un pseudo sondage rapide me donnait pour les élections européennes de juin dernier un score de 48% pour l'UMP dans mon environnement, sans compter l'extrême-droite et le centre-droit, ce qui nous fait atteindre les 67% pour la droite). Et ce que je constate est un dégout complet de la politique. Plus on avance, plus on s'achemine vers une abstention ahurissante aux prochaines élections (sur le panel de ma promo, qui n'est absolument pas représentatif).

Mercredi : adoption pour lesbiennes

Le tribunal administratif de Besançon a rendu une décision importante pour la vie sociale française hier matin. Il a validé le droit à un couple de lesbiennes d'adopter. D'ailleurs, pour être égocentrique, je me rend compte que j'adore les débats sur l'homophobie (parce que les débats sur l'homosexualité en soi, je trouve ça homophobe (bon, si vous avez pas compris, je veux bien m'expliquer, j'avoue que ce n'est pas clair) (vous avez remarqué, j'arrête pas d'utiliser l'expression « en soi » depuis tout à l'heure, étrange...). Donc, cette décision... Alors tout d'abord, il faut bien lire le jugement : ce n'est pas le couple qui a été autorisé à adopter, mais une des deux. Et cela a toute son importance. Je retiens d'ailleurs cette belle déclaration de Hervé Morin (belle non pas pour la déclaration en soi, mais parce que c'est un ministre qui l'a faite) : «Ce qui compte, d'abord et avant tout, c'est l'amour que peut avoir un enfant, quelle que soit la configuration du couple». Alors, oui, c'est un premier pas vers l'adoption des couples de même sexe. Et non, ce n'est pas un victoire, même pas une bataille victorieuse au milieu d'une guerre qui mettrait les valeurs familiales d'un côté et les valeurs nouvelles de l'autre (ce n'est pas de moi, mais d'une autre ministre dont je tairais le nom parce qu'elle me débecte (oui, je viens d'apprendre que ce verbe existait et n'était pas du registre courant, commun, familier ou grossier, mais soutenu)). Alors ou se situe le point de dissonance ? Sur justement le fait que une seule ait le droit d'adopter. Ce qui implique que si, nous ne lui souhaitons pas et ne voulons pas lui porter la poisse, celle-ci venait à mourir ou à devenir invalide, l'enfant n'aurait plus de responsable légal et serait replacé en centre d'adoption. On ne reconnaît donc le droit qu'à un seul des parents d'élever un enfant. De même que si le couple en vient à se séparer, l'enfant serait immédiatement placé sous le contrôle de la seule responsable légale, sans autre forme de procès (ce qui est tout de même, je vous l'accorde, d'importance moindre). J'espère que l'on avancera vraiment dans le débat, qu'il ne reste pas sur le tapis face à notre proéminent débat sur l'identité nationale, et que, enfin, l'État reconnaisse le fait que deux personnes, quelles qu'elles soient (dans la limite de la loi heing, on va pas entériner la pédophilie consentante, comme me l'a dit débilement (ça existe ça ? Word me dit qu'il n'y a pas de faute...) un des représentants de mon environnement), ont le droit de s'aimer et de vivre.


samedi 7 novembre 2009

Quand pourrons nous enfin crier "Je t'aime !" sans se taper la honte ?


 Il fut un temps.
Oui, j'adore ce film, donc passons à autre chose. Cette semaine a été marquée par une fatigue intense. Qu'ai-je bien pu donc faire pour être si fatigué ? Si vous saviez... Rien. Mais rien n'est-il pas l'apologie de tout ? Bon, en fait, je n'ai rien à dire, mais je suis fier, j'ai déjà fait 3 lignes. Les chronologies sont en 15 épisodes, elles reprendront bientôt pour les fans. Je tiens à signaler aussi que je suis toujours sur Lyre, et que le projet avance bien. Ensuite, en ce qui concerne "Piva", c'est en bonne voie aussi. Tiens, je sais de quoi je vais parler : Piva.
Il était une fois (et pas un temps, non mais vous suivez ou quoi ?), deux jeunes gens qui ne savaient pas très bien quoi faire de leurs vies : vivre ou survivre ? La vie, évidement, c'est mieux, et la survie, c'est idiot si on n'y est pas obligé. Mais bon, ils étaient ado et incroyablement crétins et prétentieux . Et donc, ils se disaient que en survivant ils avaient toutes les émotions multipliées par n tendant vers l'infini. Une limite ahurissante... Ce qu'ils n'avaient pas calculé, c'était que les émotions, c'était pour eux en priorité l'amour, le plaisir, la joie, la beauté, l'orgasme, la volupté, l'improvisation, ... (cochez le ou les intrus) Ils ne savaient pas ce qu'était la tristesse, la colère, la haine, la peine, la souffrance, enfin tout ce charabia là. Et forcément, un jour, ça éclate. Et alors, pour des gens qui vivent à fond ensemble sans voir personne d'autre, en ne vivant exclusivement que pour l'autre, durant quelques semaines, ça éclate grave. Une passion. Un des plus grands maux de l'être humain, mais le plus beau aussi. Et ces deux jeunes gens, en plus d'en venir à se détester, ils restaient ensemble, et ils se rencontraient tous les soirs pour se prendre quelques substances illicites et licites, et se cracher leurs poisons (comme les cobras tiens). Et autour d'une bière, ou plusieurs pour être exact, ils décident tout deux de faire mûrir leurs pensées sur l'autre par un projet artistique. L'amoureuse de la philosophie éthérée (la philosophie et elle aussi) décide de représenter par une peinture. Le poète, lui, décide d'écrire un poème. Mais pas un petit, un avec des dimensions astronomiques, histoire de représenter toute la foultitude d'émotions qui lui passaient par la tête. C'est à dire un poème de 196 quatrains d'alexandrins. Ouaip...
C'est glauque hein ? Moi non plus ça ne me plait pas, mais il fallait expliquer comment Piva est arrivé dans mes mains. La peintre a disparu, et le poète, n'ayant en réalité jamais rien écrit de sa vie, mais qui pompait toujours les poèmes d'un de ses potes, lui a refilé le bébé et lui a demandé de le finir. Le titre, c'est du russe (mais comme je dispose pas de l'alphabet cyrillique, je vous donne juste la prononciation, Piva, qui s'écrit un truc comme "nubo"), et ça veut dire Bières. Ouais... il a pas été cherché bien loin son titre. Et donc, pour info, ça fait 7 ans que j'y suis, et j'en suis au quatrain numéro 43. Un peu inutile de poursuivre parce que les deux protagonistes ont complètement disparu de ma vie.
Sinon, j'ai envie de parler de cyclisme. Ben vi, parce que vous ne le savez peut être pas, mais les courses, pour moi, c'est ma grande passion ! Donc, prochain article consacré à la saison écoulée, puis le suivant sur mes 3 cyclistes préférés de l'année, et mon top3 des meilleurs de l'année (pour avoir un aperçu, se reporter à VeloMag).

mardi 3 novembre 2009

Chronologie autour d'un cobra 2

Après seulement quelques minutes de marche, il fit un arrêt brutal et tourna la tête sur la droite. Des miroirs. Un tas de boules miroirs étaient entreposées dans la cour d'un bâtiment. Et le plus surprenant dans tout cela, c'est que de la rue, personne n'y faisait attention, personne ne s'arrêtait comme lui, et les gens vaquait à leur chemin, trop occupés à aller au travail pour les uns, trop pressés d'aller visiter on ne sait quel monument pour d'autres... L'intérêt de visiter une nouvelle ville n'était-il pas de voir ce que l'on ne pourrait pas voir ailleurs ? Finis les clichés des lieux touristiques, on pourra les voir plus tard ! Mais cela, que pouvait-ce être ? Il sortit d'abord son crayon et écrivit deux trois bafouilles sur le sens de la visite, et nota l'adresse et le nom du bâtiment : le Royal Academy of Arts. L'œuvre est signé Anish Kapoor et a le don d'intriguer tout de suite le chalant. Ou pas d'ailleurs constata-t-il en regardant incrédule les pauvres gens qui n'avaient pas le temps de s'arrêter et d'admirer. Les globes sont posés sur une hauteur d'environ 10m et représentent un ensemble complexe. On peut tous s'y refléter, et l'artiste a certainement voulu nous dire que nous sommes tous contenus dans cet objet, qu'il nous représente tous.
Passant plus de 30 minutes à faire le tour de la cour, l'écrivain note et dessine avant de partir à regret, se disant qu'il ne lui restait que peu de temps avant le passage.

Chronologie autour d'un cobra 1


L'écrivain était assis dans les rues de la ville, un bloc-note calé contre son avant bras gauche. Il se demande ce qu'il va faire maintenant qu'il est ici, au milieu de la cité. En face de lui, les feux s'allument et s'éteignent au rythme des voitures qui tournent sans relâche. Depuis le moment où il s'était installé sur le box à journaux de la station de métro, il avait déjà dû en voir défiler des milliers, et pourtant, le soleil n'avait parcouru qu'un seul écartement d'immeuble. Il tourne la tête, cherche à s'orienter par rapport à l'astre puis fixe un point, occupé vaillamment par un écran géant qui faisait la promotion d'un soda bien connu, mais ce n'était pas ce qu'il voyait : par ici, dans les rues de cette direction, il y a son amour. Le temps s'arrête pour lui, le temps qu'un enfant sorte du fast-food adjacent en courant et percute le box, déjà vide, et déséquilibre l'aventurier. Il revient alors à la réalité et ressent toutes les pulsations urbaines : les klaxons d'une place mondiale, les sirènes d'un quelconque fourgon d'autorités, les discussions des adultes, les rires et cris des plus jeunes, les vibrations du métro qui passe juste en dessous, à quelques mètres tout au plus. L'aventurier se souvient, il sort alors un crayon...
"La vie est simple si on la laisse couler. Si on ne prend pas de décisions et que l'on se réserve le droit de prendre le premier chemin venu, pour l'unique raison que c'est le premier. J'ai pris une décision, la vie n'est plus simple, mais elle m'enivre pour cette raison qu'elle nous impose la réflexion continuelle. Pourtant, ce choix là n'était pas le mien en premier lieu. Il le devient si je l'accepte et y prend parti. La plupart des gens se voit imposer les décisions des autres, et encore, les décisions prises ne sont pour la plupart du temps que des automatismes : vais-je prendre ce tram ou le prochain ? La question peut sembler stupide mais elle change pourtant ma vie du tout au tout. Dans celui là, il y a un ami d'un ami, qui pourrait me reconnaitre, avec lequel je vais discuter, qui va me présenter son colocataire avec qui il voyage, puis m'inviter chez lui et me présenter le troisième luron de l'appartement, une luronne plutôt, avec laquelle je vais partager un morceau de ma vie. Dans le prochain je ne vais pas trouver de place assise et terminer ce livre que j'avais acheté juste pour bien présenter lors d'un dîner, et m'apercevoir que le sourire n'est pas si anodin. Nous prenons le premier pour la simple raison que c'est le premier, mais si nous avions su les implications de ce choix, l'aurions-nous pris ? Nos décisions sont la plupart du temps des automatismes, et nous sommes pour le plus souvent contraint aux décisions des autres."
L'écrivain range son crayon, méthodiquement, comme toujours l'ouverture gauche du sac en premier, puis à droite, enfin, plonger sa main pour sentir le briquet qu'il garde toujours -il faut toujours se souvenir du passé pour reproduire les mêmes erreurs et mieux appréhender nos choix. Après l'avoir fermé, il cale son bras contre sa poitrine afin de maintenir le carnet à porté, il serait bête de louper le moindre évènement intrigant et de ne pas se souvenir des détails par la suite. Puis il se tourne, et file droit sur Hyde Park le long de Piccadilly...

dimanche 11 octobre 2009

vendredi 9 octobre 2009

Quel dommage qu'on ne puisse pas avoir un amant sans tromper son mari.


Les plus audacieux ont renoncé devant les changements. A un moment, il faut savoir choisir entre ce que l'on nous propose, la nouveauté, et notre établi, mais à aucun de ces temps on ne nous demande notre avis. La plupart des choix que nous faisons, nous les faisons non pas car nous en avons envie, mais parce que les circonstances ont modifié notre envie jusqu'à obtenir le résultat. Je ne suis pas croyant, mais Dieu que ça fait mal...
Le vide est un univers si triste. Peut-on réellement parler de tristesse avec le néant ? Au fond, qu'y a-t-il de pire que de ne plus rien éprouver ? Le changement m'a été imposé, cette vie m'a été imposée, qui pourrait croire que ce fut un choix libre ? J'aimerais tant choisir entre couleurs et cafards, et les bougies se sont consumées si vite. J'ai envie de le croire et penser au meilleur, mais ne serait-ce rien, qu'une farce affreuse ?
Le temps s'est brisé.
Il passe.
Ces instants fragiles et ces idéaux débusqués, ont-ils eu leurs chances, un espoir redonné ? Au diable les folies, au diable mes idées, pouvait-on se remplir sans en siroter la vertu ? J'ai l'envie de le croire et penser au meilleur, mais comment oublie-t-on de penser ? Les moments s'interrompaient ou recommençaient, le cercle s'achevait mais ne se séparait : les flammes ne rougeoyaient plus, elles se mêlaient à l'envi.
Absorbez mes plaintes, le renouveau m'entrave, mais qu'en comprendra-t-on, pauvre cœur ravagé ? Tu y laisseras tes ailes avant les yeux, alors oublies...
Et partout s'en empare, le ciel est prisonnier. Sauve-toi mon cœur, je ne veux m'oublier.

et sur la photo, il fallait reconnaître quelqu'un qui se cache. le premier qui devine à la droit à un chocolat virtuel, enjoy !

jeudi 8 octobre 2009

District 9


 Cela fait plusieurs semaines que plusieurs de mes amis me disent d'aller voir ce film. Je n'étais pas trop pour, mais le producteur a fini par me convaincre. Avouez que une production de Peter Jackson, ça a de la gueule ! J'avais prévu de voir The Informant ou bien Thirst, mais le premier par manque de temps, et le deuxième par manque d'argent, je ne pouvais pas. Toujours prévoyant, je suis allé cherché des places de cinéma il y a quelques semaines dans l'idée d'aller voir quelque chose. Je n'en savais alors rien, mais Disctrict 9 allait être ce choix. Ensuite, divers éléments se sont superposés. Paolo est revenu écrire beaucoup, beaucoup, beaucoup ; j'ai une otite qui m'a empêché de bouger ce matin ; j'ai pris un peu trop de... destressant ce midi ; ... Tant d'éléments que aller au cinéma fut la seule chose à faire pour démonotiser ma journée. Pourquoi je parle autant du choix ? Autant le dire tout de suite, c'est parce que je n'ai pas grand chose à dire sur le film.
Pour moi, Peter Jackson, c'est avant tout le producteur scénariste de The Frighteners, et surtout, le producteur de Lord of Rings et King Kong. Producteur, parce que ses choix d'emplois dans les différents rayons de films sont tout simplement géniaux. Et ses choix de photographie en particulier. Je crois que sur ce point, le troisième volet du Seigneur est le plus parfait des films question photo.
District 9 donc, est un film avec un scénario qui pourrait se révéler intéressant. Résultat, il n'est qu'un énième film sur l'intolérance, et de ce côté, on a déjà largement fait mieux. En fait, il veut jongler entre le film qui fait réfléchir et le film d'action. Pour la réflexion sur le sujet, je vous recommande Valse avec Bachir, et pour l'action, on a l'embarras du choix. La réalisation n'est pas si nulle par moment. Il faudrait seulement dire au réalisateur d'hésiter entre docu-fiction et fiction. Les éclaboussures sur la caméra, c'est certes bien quand on fait du pseudo-documentaire, mais quand on est dans des phases de pur cinéma, c'est ridicule. Au moins, Rec utilisait la caméra d'une manière tout à fait intelligente question éclaboussure et parti-pris. Les acteurs... Ou plutôt l'acteur sur qui tout repose... Qu'en dire ? Transparent ? Son personnage aurait pu être intéressant à développer. Certes, le film se passe sur 75 heures. Mais vous ne me convaincrez pas sur le fait qu'on aurait pu lui donner une personnalité. D'accord, le but est que ce soit un homme banal pris dans des tourments peu anodins. De ce point de vu, Gérard Jugnot fait mieux dans Une Époque Formidable. Les autres acteurs sont encore plus insignifiants. Les dialogues ont été écrit par un stagiaire, j'en suis persuadé. En fait, c'est là que l'on sent le côté film d'action : pas de dialogue sans naïveté. A aucun moment nous n'avons un discours intelligent voire même simplement intéressant. Et là où je suis le plus déçu : la photographie. Sorti de la première vue de Johanesburg, que n'importe quel touriste aurait pu faire, il n'y a plus que des décors fermés avec des limites et sans rien d'autres. Oui nous sommes dans un bidonville. Et alors ? On ne peut pas montrer l'horreur d'un bidonville autrement que par le cloisonnement ? J'attache vraiment beaucoup d'importance à ce point, et de la part d'une production Jackson, j'en attendais vraiment beaucoup, beaucoup plus... Je ne parlerais même pas de la fin.
Bref, vous l'aurez compris, je suis déçu, vraiment très déçu. Mais pas au point où je ne voudrais même pas me faire un second avis. Je suis tranché dans mes opinions, mais sur ce film, j'attends du recul, qu'on me donne des clés sur la virtuosité. Donc un petit 4/10 sera suffisant. Pas un navet, pas un film d'action nul, pas une atrocité... Juste un film inintéressant, que l'on peut regarder si l'on veut passer le temps devant la télé sans trop réfléchir. Ah oui, parce que le voir au cinéma ou à la télé, je ne vois pas de différence. Voilà ! (oui, je sais, je suis un monstre :D)

mardi 6 octobre 2009

K'naan


Je vous ai parlé ici de deux artistes que j'écoutais en boucle. Cela n'a toujours pas changé, et donc en un mois, j'ai dû passer plus d'une dizaine d'heures à repasser leurs albums. Le premier, et mon amour, c'est Björn Berge, ça vous le savez déjà. Le second, le voici. Aussi bien Berge est un artiste plutôt confirmé en Europe du Nord et ne peut être dans ce cas une révélation, que K'naan lui, est mon coup de coeur de l'année, devant films, artistes en tout genre, ou autres.

La première fois que j'ai entendu parler de ce rappeur, c'était dans La Matinale de Canal+. Vous le savez peut-être, tous les matins, une nouvelle musique sortie récemment fait le générique. Et comme je suis une feignasse, je me lève facilement à 7h, mais j'ai pas le courage de me lever avant le générique. Bref, la musique qui passait était Bang Bang, que je vous invite à écouter le temps de lire l'article. Alors, je connais beaucoup de monde qui n'aime pas le rap, et je suis de ceux-là. Pas par principe, plutôt par idéologie rastafarienne, mais ce serait trop long à expliquer, mais je suis prêt à en débattre. Et K'naan m'a réconcilié avec ce style musical, de une parce que ce chanteur a des références éclectiques et assez impressionnantes, de deux parce que ses chansons mélangent le rap (évidement), le rock, le blues, la pop, ... Éclectique.

Ensuite le personnage. Alors là, je peux vous l'assurer, ce type a un passé qui joue pour lui et qui me remplit de respect. Né en Somalie, sa famille, de poètes, dont son grand-père le plus brillant des poètes du pays jusqu'à ce que ses écrits finissent en autodafé, a pris le dernier vol partant de Mogadiscio durant la guerre. Guerre qui, rappelons-le, dure toujours et fait que aujourd'hui, la Somalie vit toujours sans gouvernement. Même pas un tyrannique, un meurtrier, un despotique, un ordurier : tout ceux-là en même temps. Maintenant, il vit au Canada, et s'est nourri du début du rap aux États-Unis. Il est en particulier connu pour avoir, lors d'un dîner-concert devant le HCR et l'ONU, déclamé un texte cinglant sur le manque de réponse de la communauté internationale pour son pays. Il n'avait à l'époque pas encore enregistré d'album ni fait de grand concert. Depuis, il a sorti trois albums, le dernier cette année, et participé à des live de Damian Marley, Tiken Jah Fakoly, Youssou N'Dour, ... (je suis dégouté, je viens de faire un tour sur wiki, et ils prennent presque mot pour mot ce que je viens de dire... la prochaine fois, je vous fais un copié-collé, na !)

Mais plus important que tout ça, ce sont ses textes. Comme peut le présager son histoire, ils sont assez engagés et le mot est faible. K'naan parle dans ses chansons de son pays, de la misère, de la guerre, ... mais ne se contente pas des divers clichés tels que les présentent U2 ou Green Day. Il ajoute sa touche, celle d'un espoir immodéré et d'un amour pour la liberté. Vous me direz, il est jeune. Oui, et il faudrait qu'un peu plus de monde le soit. Il respire l'envie de vivre et je vous jure, ça fait un bien fou... Si vous avez un ami déprimé qui n'est pas complètement cloisonné au rap (extérieurement ou intérieurement), n'hésitez pas. Plus personnellement, je me réveille avec Wavin' Flag, une musique cool, des paroles enivrantes d'espoir.

Il est aussi d'un calme et d'une intelligence hors du commun. Son passé lui a appris beaucoup, car non content de venir d'un pays en guerre, il a vécu dans les quartiers les plus dangereux de New-York et Toronto. Oui, le K'naan n'est pas un homme comme les autres. Tout d'abord parce qu'il ne se fait pas d'illusion sur la puissance des puissants : ils sont impuissants (je suis fier). Ensuite parce qu'il a une confiance en l'humanité et en la capacité des gens à vouloir vivre heureux ensemble. Et surtout car il dit quelque chose que nous autres, occidentaux, avons du mal à comprendre : l'Afrique, et plus particulièrement la Somalie et le Darfour, peuvent et doivent se sauver seule pour pouvoir ensuite être aidée. Il ne sert à rien d'aider des pays qui ne le veulent pas. Le mouvement populaire est unificateur (vous ne rêvez pas, cette phrase est voulue).

Voilà, je ne sais trop quoi vous dire d'autre. Ah si : il est très compréhensible pour un anglophone débutant, alors n'hésitez pas à écouter plusieurs fois ou lire ses textes. Ils sont simples et terriblement efficaces. Je vous laisse juges, mais sachez quand même que je suis amoureux !

Explications

Vous aurez pu noter après le précédent article que j'ai changé un peu de style en passant au poème. Ne vous inquiétez pas, ce n'est que passager. En fait, il y a longtemps que j'essaie de terminer un texte, mais je n'ai pas la motivation suffisante pour le faire. Le précédent était en fait un préambule à ce dernier. Je sais que pour faire quoique ce soit, il faut toujours un peu me forcer. En publiant dans ce carnet, j'espère me forcer.
En espérant que le texte vous plaise, je vais donc le mettre ici en mettant toujours le même titre à ces textes suivi de sa partie entre parenthèses, afin de le passer si vous le souhaitez. Sur ce, bonne journée !

lundi 5 octobre 2009

Lyre (Cercle, préambule)


    Il est minuit, nuit noire sur ma vie. J'avance en parlant, croyant trouver le réel.
    Mais il n'y a plus rien, plus rien qu'une trêve.
    La paix est une guerre lorsqu'elle n'est pas voulue ; j'aurai préféré me taire pour continuer l'affront.
    On en vient à aimer son ennemi lorsque l'on comprend son geste. Peut-être voulons-nous faire pareil ?
    L'esprit humain ne se contente pas d'une ligne, droite ou non : nous sommes adeptes des cercles.
    La solitude voulue est un calme permettant l'oubli et la rédemption.
    Je n'ai jamais eu qu'une seule religion.
    Je me demande encore comment l'on peut vivre sans foi.
    La science répond à la question « comment », la religion à la question « pourquoi ».
    La guerre est donc un cercle continu.
    La tranquillité et le bien-être se dissocient.
    Mais il y a un sens à prendre : bas est neutre et haut est tout.
    Après avoir connu le bien-être et basculé de l'autre côté du cercle, on voudrait revenir en bas et se protéger d'un retour.
    La véritable paix est neutre, quand la trêve est destruction et la guerre amour.
    Je ne crois pas en l'amour mais j'ai foi en lui.
    Il m'arrive souvent de penser au choix que j'aurais fait si sa liberté m'avait été accordée.
    La liberté du choix n'existe pas.
    J'aurais voulu rester neutre.
    J'aurais préféré la mort à la destruction.
    Je veux reprendre la guerre...

Actualités pour les nuls

Lundi 28 septembre, nous apprenions avec stupéfaction l'arrestation de Roman Polanski. Ma première réaction a été l'outrage de cet enlèvement qui me paraissait arbitraire et sans fondement. Puis après, je me renseigne. Une semaine après, je crois qu'on a enfin un peu de recul. La grande majorité du monde artistique européen a signé une pétition demandant sa libération de la junte Suisse au pouvoir, dénonçant un crime contre l'humanité et la dignité. Je crois que trois problèmes sont soulevés ici : premièrement la neutralité de la Suisse, deuxièmement l'aveuglement du monde artistique, enfin la faible place de la victime. La neutralité tout d'abord, parce que pour moi, financier, cette mise aux arrêts me parait nauséeuse. En effet, qu'a cherché à faire la Suisse en répondant à un mandat d'arrêt vieux de 30 ans ? À part vouloir se faire bien voir par les États-Unis et faire oublier un peu le scandale du secret bancaire, je ne vois pas. Oui, cela chauffe aux fesses des banquiers suisses implantés là-bas en ce moment, l'un d'entre eux vient d'être condamné, il y a deux semaines, à une peine de prison pour non-révélation d'un numéro de compte. Ceci à avoir avec cela ? Ensuite je suis encore plus dégouté (et on utilise souvent ce mot à toutes les sauces, là, j'exprime vraiment un dégoût profond) par le monde artistique. De notre merveilleux Ministre , à Monica Bellucci, je ne comprend pas comment on peut soutenir de la pédophilie. Comme dit aux Guignols lundi 28, si Guy Georges avait signé Citizen Kane, serait-il en prison ? Oui, évidement, trois fois oui ! La justice doit s'appliquer à tous. Je ne dis pas qu'il faut qu'elle s'acharne, mais il faut un procès. Coupable ou innocent, je m'en fiche, mais que la justice le détermine. Étant un amoureux de la liberté, je suis aussi un amoureux de la démocratie et de ce qu'elle implique, ou de ce qui l'implique : la justice. Un autre argument de défense est la manière dont il a été arrêté. Si un homme quelconque était poursuivi pour les mêmes faits, mais s'il avait 25 ans, vivait à Saint-Denis et serait en recherche d'emploi, l'aurait-on cueilli comme cela ? C'est-à-dire à la descente de son avion en le priant de suivre les policiers sans être plaqué au sol ? J'ai des doutes. Mais le plus important là-dedans, c'est le traitement réservé à la victime. Elle aussi a le droit à l'oubli, et la surmédiatisation qui entoure cette affaire remet son nom, celui de ses enfants, sur le devant de la scène. Une sorte de double-peine à l'envers. Même si on a trop tendance en France à croire que le pardon est plus qu'une notion théologique, il faut que la justice s'applique, mais doit-elle le faire au détriment des victimes ?


Mardi 29 septembre, notre Président faisait un discours annonçant son RSA "jeune". J'ai alors découvert que le RSA était interdit aux moins de 26 ans avant ce texte. Pourquoi, ils en ont pas besoin les jeunes pauvres ? Je n'exprimerai pas mon opinion sur cette mesure, mais force m'est de constater qu'une fois encore, on traite les "jeunes" différemment des autres. Un jour, il faudra que l'on comprenne que à part l'expérience et la dynamique, rien ne nous différencie. Certes, ce sont deux notions extrêmement importantes, mais j'en ai marre aussi qu'à chaque fois que je postule quelque part on me dise "Vous n'avez pas l'expérience nécessaire". Et comment je vais l'avoir comme ça, banane ? Sans aller sur ce terrain, il faudra qu'on m'explique pourquoi le jeune fait aussi peur en France. On me dira "C'est normal dans notre société où il y a de plus en plus de violence. S'il y en avait moins avant, c'est que ce sont les nouveaux entrant qui la causent." Alors premièrement non, et deuxièmement non. De un, il y a moins de violence que dans les années 70, sauf que on porte beaucoup plus plainte qu'avant car nous sommes devenu un peuple procédurier. Et c'est normal. Plus une société s'approche d'un point maximal de richesse, de bien-être, plus sa population est procédurière. Et comme les statistiques officielles de la violence sont décomptées par le nombre de plainte, on est dans la merde. Oui, car si on regarde les statistiques directes, c'est à dire si on demande aux gens et qu'on ajoute les estimateurs, on voit qu'il n'y a pas beaucoup de différence avec notre société de 70. Et de deux, la violence dans ce pays est majoritairement commise par la tranche d'âge 35-45 ans. Alors pouet-pouet. Concernant ce RSAJ, rien à dire, ou plutôt rien à rajouter. Je suis un social-libéral, ni à gauche ni à droite, et cela va à l'encontre de toutes mes convictions. Donc rien à dire là dessus. Je n'en bénéficierais jamais en plus, na.

Mercredi 30 septembre est un jour rouge pour l'Afrique. Encore un. Et causé par qui encore une fois ? J'adore écouter Jacques Brel en interview. Ce type avait compris beaucoup de chose. "Un homme qui regarde le monde est forcément en colère.". Je suis en colère quand je vois ce que la françafrique a encore causé. Ce qu'elle continuera à causer. On parlait des jeunes au-dessus. Mais même si les clichés concernant ceux-ci étaient vrais, ils ne causent pas autant de mort que ce que les vieux dégoulinant ont fait là-bas. Si nous ne sommes que le fruit de nos parents, j'espère vraiment que ceux qui ont causé ces atrocités n'ont pas eu d'enfant. Je n'arrive pas à dire autre chose que ma révolte ici. J'ai peut être pas l'air comme ça, mais je suis un homme en colère, pas comme Camus ou Brel, je n'écris pas aussi bien et je n'arrive pas à leur niveau intellectuel. Mais je suis encore outré par la décolonisation, par le néo-colonialisme. Parce qu'on n'en parle pas souvent de ce dernier, mais il est là, partout. Plus particulièrement dans les émissions sportives ou de décoration d'intérieur. Je n'irais pas plus loin, même si j'ai les exemples si vous les voulez vraiment. Mais il y a quelque chose de pourri au royaume.

Jeudi 1er octobre commence une série de catastrophes naturelles impressionnante en Asie du Sud-Est. Bon. Rien à dire là dessus, même si c'est le principal fait du jour, que dire de plus ? La Nature nous rappelle sa puissance trop souvent...

Vendredi 2 octobre, le sujet du jour n'avait pas resurgi depuis au moins quelques mois : la récidive ! Chouette, encore une fois, je vais m'engueuler avec des amis, mes parents, parce que j'avance des chiffres et que je sais que j'ai raison. D'abord, j'ai toujours raison. À quoi bon en dire plus ? Aller, juste pour le fun : taux de récidive des meurtriers proche de 0,8%, taux de récidive des agresseurs sexuels proche de 2%. Il est écrit dans la Constitution américaine, presque exactement, "Il vaut mieux mettre 100 coupables en liberté, que 1 seul innocent en prison". Vous connaissez mon point de vu.

Semaine énervante. Prochain article moins énervé.

dimanche 4 octobre 2009

Pour me faire pardonner



Donc, comme dit avant, vendredi soir, c'était soirée concert. La prise de décision a été un peu chaotique. Résumé.
"Pff, je m'emmerde ce soir, je vais traîner sur internet. Tiens, et pourquoi pas sur le site de l'université ? J'y vais jamais, ce sera l'occasion." La nature reprend alors ses droits, direction le blog des activités extra-universitaire. Et là, yeux ouverts de stupéfaction : dans deux semaines, concert de blues à l'Astro. Je ne connais pas le type, mais bon, du blues, ça ne se manque pas. Appel du seul que le blues intéresse dans mon entourage, Amaury, "Dis, ça te dit ?". Prise des billets le lundi pour le vendredi. Plus qu'à se renseigner sur le type et à attendre.
Alors, le type justement, c'est T-Model Ford (non, ce n'est pas une voiture), une légende du blues, et pilier d'un label extraordinairement connu. Ouh la, j'ai oublié de réviser mes classiques apparemment... Il est né entre 1920 et 1925, ce qui lui donne entre 85 et 90 ans. Une légende, parce que c'est un des pionniers de la libéralisation du blues. Il y eut bien Johnson ou House avant lui, mais ceux-là jouaient en circuit fermé. Lui fait parti de cette génération Presley, du label qui a percé et fait naître toutes les musiques actuelles par la suite. Et vu son âge, je me suis estimé très chanceux de pouvoir encore aller voir cet artiste. Vous aurez peut-être remarqué sa guitare, je n'en avais jamais vu de semblable. Et elle produit un joli son...
Le concert maintenant... En première partie, nous avons eu droit à un groupe orléaniste, M. Le Noir, qui jouait un répertoire de reprises parsemé de quelques chansons à eux. Il est composé d'un chanteur guitariste à la voix bien bluesy, un jeune percussionniste intéressant un bassiste pas mauvais, et un guitariste-harmoniciste que j'ai admiré d'un bout à l'autre de leur partie. De l'harmonica diatonique à chromatique, de l'accompagnement de guitare à la tone bar sur dobro... J'ai beaucoup aimé. Traditionnel, mais efficace. Un petit point noir : continuez à chanter en anglais ou changez les paroles en français...
Puis T-Model Ford. Il est apparu une première fois pendant la première partie, derrière les musiciens, à nous faire un coucou et regarder les gars. On sentait l'usure mais aussi l'amour de l'homme pour le blues. Ensuite, après ce salut et le passage du groupe, il s'installa avec sa guitare bizarre (sur laquelle il y a écrit Taledragger, si un angliciste pouvait me donnait la traduction...), avec dans le coin opposé un batteur. Le rôle du batteur n'est toujours pas bien clair dans mon esprit. En fait, il n'avait rien de préparé, il improvisait des parties sur la musique de Ford. Première chanson, je suis plutôt convaincu. Une très belle technique, une voix génial, un blues très carré, sur les bases, sur les origines. Mais dès la deuxième, je commence à m'inquiéter. Arrive alors une reprise de Robert Johnson, Sweet Home Chicago. Là, je ne reconnais la chanson que grâce aux paroles. Pourquoi ? Parce que la musique n'a toujours pas changé. On croirait que c'est toujours la même chanson depuis le début, sans le changement de paroles. La faut à une technique qui bien qu'admirable empêche la variation, et à un batteur qui lui non plus ne variait pas, pour la bonne raison qu'il ne savait jamais quelle chanson arrivait. Et aussi parce que le rythme était toujours le même.
Je suis un peu sévère là, je sais. Je ne regrette pas d'y être allé (la place à 4€, ça se refuse pas), mais je suis déçu quand même.
Prochaine date, le 16 novembre, avec le concert de Bjorn Berge, dont je vous ai déjà dit le plus grand bien !


J'avais juré que je ne ferais pas ça, mais Sega !


Me lever et sourire en imaginant comment la réveiller le plus mesquinement possible. Râler parce qu'après avoir pris ma douche, elle s'est recouchée et ressemble à une loque. Boire un café avec elle, et qu'elle s'étonne que je commence quand elle a terminé. Partir en cours et prier pour qu'elle me dépose parce qu'il fait trop froid dehors, et puis bon, il est trop tôt pour marcher. Arriver seul dans mon amphi en pensant d'abord à elle avant de saluer mes amis. Se dire que non, mes amis ne sont pas fades, c'est elle qui est trop éclatante. Attendre avec impatience la fin du cours pour la revoir cinq minutes avant le début d'un autre. Marcher en souriant et ne pensant plus à rien d'autre parce que à la fin de cette marche, il y a un trésor. Rire de l'anecdote qui vient de m'arriver parce que je la ferais sourire. Repartir en trainant des pieds. Voir le temps qui passe en rose car chaque minute passée me rapproche des minutes passées avec elle. Retenir toutes les informations qui traînent, qu'elles soient inutiles, drôles, graves, indispensables, pour les lui faire partager. Écouter une musique, retenir le nom pour lui faire entendre. Boire un verre avec elle, et s'étonner qu'elle ait fini son verre en premier. Prendre une route, parce que. Faire une bêtise, juste pour voir ses yeux briller.

Oui, j'ai une vie à moi aussi, mais comment dire... Elle me manque...

jeudi 1 octobre 2009

Des sondages


Coup de gueule.

J'avais dit que j'attendais samedi et le concert. Mais encore une fois, là c'est trop. Nous sommes atteints dans nos sociétés de sondagite aigüe. Mais un jour, il faudra apprendre aux gens à les comprendre, parce qu'ils ne sont pas bien compliqués. Et parce que les journalistes, qui sont censés nous cracher dans le bec ce que nous, pauvres pécheurs, ne pouvons pas comprendre sans mise en perspective, n'ont apparemment pas appris, ou ont oublié ce principe simple du journalisme : la mise en perspective. Et pour un sondage, c'est extraordinairement important.

Dans l'actualité un sondage commandé par France Télévision sur son président semble faire grincer des dents parce qu'il a été payé par nous, pauvres vaches à lait, et parce que la redevance augmente en même temps. Ah ben non, c'est pas pour ça, c'est parce qu'il est favorable au commanditaire ! Pff... Et qui a lu entièrement ce sondage, les questions qui ont été posées et les réponses proposées ? Le but de ce sondage était semble-t-il en premier lieu fait pour savoir si ce président était impartial. Oui, personne n'en a entendu parler de cette question, parce que, qui l'a lu ? Je ne me pencherais pas sur le fait que cela peut être très intéressant pour l'image de l'entreprise, sur sa manière de se développer, sur les directions à prendre. Juste pour dire que non, ce sondage n'est pas inutile. Et qu'il soit favorable ou pas, le sondage s'en fout : il est impartial car ce n'est qu'un outil. Les questions peuvent être partiales, mais là, faut-il encore savoir les lire.

Ah aussi un truc drôle en ce moment. Je ne sais pas si vous avez entendu une publicité sur une solution hydroalcoolique (c'est à la mode en ce moment, si vous saviez le nombre de personne à la fac qui se lavent les mains tout le temps...) qui combat élimine 60% des virus et bactéries. Là encore, cela ne veut rien dire si on ne dit pas la suite de ce chiffre. 60% de quoi ? Si cela élimine 60% de toutes les bactéries et virus présent sur une surface, sans distinction, alors là, on est dans la merde, sachant que la plus grande protection immunitaire du corps humain sont justement les bactéries (ce qui explique pourquoi on interdit de raser avant une opération maintenant, afin de conserver un duvet, ou qui explique que les stations d'épuration épurent l'eau grâce à des bactéries mortelles pourtant). Si c'est 60% des bactéries et virus en général, c'est à dire que si on prend le Vidal, on en sélectionne 60% et on les retire, c'est mensonger. Ben oui, qui a dit que les bacilles de Koch, les tetanos ou les influenza sont compris dedans ? Parce que, avouons-le, tout ça, c'est pour la grippe. Est-ce que l'influenza donc est compris dans ceux-là ? Manque d'information encore, on nous balance des chiffres en nous disant "c'est formidable !", mais on ne nous les explique pas.

Sommes-nous trop bêtes pour comprendre ?

mercredi 30 septembre 2009

Mary & Max


Il me restait deux tickets de cinéma. Oui, un sacré bout de temps qu'ils trainaient dans mon portefeuille lorsque je me suis rendu compte qu'ils avaient une date de péremption. Oui, des tickets, ça peut se périmer... Donc il m'a fallu d'urgence trouver des films à voir. Au concert de La Rue Ketanou, le chanteur avait dit quelque chose qui s'ancre : quand vous allez voir un spectacle, optez pour une affiche qui vous plaît, un nom qui vous frappe, une musique qui vous inspire, mais ne soyez pas des moutons. Prenant mon courage à deux mains, j'ai choisi au hasard dans la liste des films aux Carmes... And the winner is Mary&Max !

Juste avant de partir, j'avais quand même lu un petit synopsis et regardé l'affiche. L'histoire d'un homme non réceptif à la vie et d'un enfant en débordant, j'ai tout de suite pensé à Up, et j'ai eu vraiment très peur d'être déçu. En fait, il ne faut jamais comparer, c'est le mal ; la comparaison est idiote. Pour l'histoire, c'est une petite fille australienne qui un jour se demande comment naissent les enfants aux États-Unis et qui écrit à un habitant de New-York choisi au hasard pour lui poser sa question. L'homme en question s'avèrera être un névrosé d'une quarantaine d'années. Une relation épistolaire se nouera alors et rythmera la vie des deux protagonistes. A noter que la fille est doublée par Toni Collette et l'homme par Philip Seymour Hoffman (je ne sais pas pour les voix françaises, et cela ne m'intéresse pas).
Première chose à dire : je me répète, mais ce n'est pas parce qu'un film est d'animation qu'il est pour les enfants et exclusivement pour eux. Dans ce cas précis, je vous déconseille les enfants : c'est glauque, sombre, et franchement pas à la portée d'enfants. Deuxième chose : ce n'est pas parce qu'un film est d'animation que c'est une comédie. Bon, pour le coup, c'est très drôle même si l'on sent le drame à beaucoup de moment. Dans ce film on est ému, hilare, outré, colérique, triste. Et heureux. Il paraît que l'histoire est basée sur une histoire vraie (c'est vendeur). Il parait aussi qu'il y a un directeur de la photographie dans ce film... Pourquoi pas, mais pas vu (et pourtant, vous devriez savoir que je fais très attention à la photographie dans un film). Je regrette aussi le côté un peu scato de temps à autres, heureusement c'est rare et marginal et ne pollue pas le film. Voilà pour les reproches que j'ai à faire.
Du côté des qualités, alors là, on est servi. Tout d'abord l'animation, exceptionnelle, à mi-chemin entre Wallace&Gromit et un Pixar. Ensuite l'émotion dégagée, certes pas au niveau de Up, mais quand même. La diction des acteurs. Les moments drôles (que je n'appellerais pas gags parce que ce n'en sont pas) sont toujours présent, même dans les moments les plus tristes (les phrases sur les pierres tombales par exemple). En fait, pour tout dire, tout moment triste est accompagné soit d'une touche comique, soit d'une touche de bonheur pur (je ne vous raconte pas la scène finale, mais je crois qu'elle illustre complètement le film). Tarantino dit qu'un bon film, c'est un film que l'on peut comprendre sans bande-son ni voix. Je crois que cet objectif est réalisé. Enfin la musique : une bande-originale faite de très grands morceaux classique qui s'articule bien aux émotions ressentis. Et des références à gogo (sans entrer dans le détail, j'ai vraiment aimé la référence à Jerry Lewis dans son gag de la machine à écrire !)

Voilà, si avec ça vous n'avez pas envie d'aller le voir, pendez-vous ! Je ne lui mettrais pas une note maximale, mais un 8/10 lui irait bien... Prochain article : le concert de T-Model Jones !

mardi 29 septembre 2009

La difficulté, ce n'est pas de rêver, mais d'accepter et de comprendre les rêves des autres.


Bon aller, assez parler des autres, parlons de moi. Pourquoi ? Parce que je m'aime. Et que je le vaux bien. Et parce que je suis égoïste aussi. Pourquoi Paolo Kelevra ? Non, pas parce que j'aime bien Picsou. D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi j'adorais la saga de la Jeunesse de Picsou. Complètement fan des douze épisodes. J'ai même acheté avec mes petits deniers durement vol... mérités l'intégrale avec les épisodes bonus (les numéros 0, 12bis et 13). Et j'en veux énormement à ma mère de les avoir jeté... Oui, j'aime Picsou, peut être pour ça que je fais de l'économie. Enfin, je ne sais pas, mais pourquoi pas, il paraît qu'il y a des raisons enfouies dans notre passé à nos choix de long et court terme. Et j'aime bien expliquer un peu plus de la moitié des choses par la raison. Bref, parlons de ce pseudonyme...

Tout d'abord Paolo (oui, je sais que vous vous en fichez, mais vu que vous ne lisez pas, c'est pas grave)... Il y a deux raisons à ce prénom. Tout d'abord, un de mes écrivains et penseur préféré, Paulo Coelho. Je suis tombé par hasard sur le Zahir, j'ai continué par L'Alchimiste et j'ai fini par lire l'intégralité de ses écrits publiés en France. Il m'a aussi donné l'envie de commencer ce blog quand j'ai lu Comme le fleuve qui coule. C'est un livre de textes courts de réflexion, de paraboles et autres histoires, vécues ou non. J'aimerais tenter de faire aussi bien, mais bon, vous m'avez compris... Mais avez-vous remarqué que Paulo s'écrit avec un "u" ? Normal, il est brésilien, et ce prénom, Paul, s'écrit avec un "u" normalement. Sauf en Italie où l'on met un "o". Donc ce prénom regroupe aussi un amour de la langue italienne. J'allais ajouter quelque chose, mais comme on ne peut pas se faire une idée des Américains par Bush, on ne peut pas se faire une idée des Italiens par Berlusconi, ni par ce qu'en disent Primo Levy, Italo Calvino, Umberto Eco, Roberto Saviano... Bref, si vous n'avez pas compris, j'aime beaucoup certains penseurs et écrivains Italiens...

Ensuite Kelevra. Alors, cela, c'est plus compliqué. La première solution, c'est un film que j'aime beaucoup, Lucky Number Slevin. Je ne vais pas vous le raconter, mais en gros, Kelevra c'est de l'hébreu qui veut dire "chien méchant". Mais je vais entendre cette traduction comme je vois le personnage du film : quelqu'un de très gentil, qui cache bien son jeu et qui déguste la vengeance entièrement refroidie. Je ne sais pas réellement si je suis aussi teigneux dans ma rancune, mais c'est un peu comme ça que je me vois (quatre pronoms personnels dans cette phrase, félicitations !). Ensuite il faut dire que j'aime beaucoup la culture judaïque, de par le fait en particulier qu'elle précède deux autres cultures extrêmement importantes pour l'humanité. Et peut être aussi que tous mes personnages de romans ruminent une vengeance machiavélique. Bref...

Voilà, vous connaissez l'origine de Paolo Kelevra. Bon, je vous rassure, je pense qu'il n'y aura plus qu'un article sur les origines de Paolo... Ou pas !

Une neutralité en question ?


Non, je ne parlerais pas de la Suisse. J'attendrais d'avoir un peu plus de recul pour cela. Ensuite, non, je ne parlerais pas des djeun's, mais je suis en train de recueillir de fulgurants témoignages concernant la débilité des vieux avilissants qui nous gouvernent et qui regardent TF1. Et Vivolta. Et la télévision en fait. Et qui écoutent RTL. Ou Europe1. Enfin bref, je vais pas faire la liste, elle est trop longue.

Soit dit en passant, la photo est inhabituelle, en fait, je voulais faire un peu la publicité d'une compagnie d'acrobates, les Fées Railleuses. Je n'ai vu qu'un spectacle d'elles, et j'espère en faire une bonne description quand même. En fait, ce sont deux femmes, une trapéziste et une contorsionniste, un duo basé un peu sur l'opposition Auguste, clown blanc. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, mais n'hésitez pas si jamais vous voyez leurs noms, immanquables...

Bon spectacle !

vendredi 25 septembre 2009

Soit X un temps, Y une donnée qualitative. Montrez X=Y.


Un an, six mois et douze jours, à l'heure près en plus. Soit X cette période. Durant ce laps de temps, il s'est passé pas mal de choses dans ma vie : j'ai abandonné les mathématiques, j'ai recommencé à écrire, recommencé à lire aussi, j'ai eu quelques diplômes, un emploi qui me plaisait. Le monde a changé aussi : une crise réelle a suivi une crise irréelle, Sydney Pollack et Laurence Pernoud sont morts, les écolos sont revenus sur le devant de la mode, un gaucho a été élu aux États-Unis, ... Et durant X, j'ai vécu une passion.

Soit Y le bonheur et le bien-être, montrez que X=Y


Démonstration :

En premier lieu, il nous faut cadrer clairement la question, sachant qu'elle est entièrement subjective. Qu'est-ce que le bonheur chez le sujet ? Il faut tout d'abord écarter le plaisir et le bonheur, la recherche du bien-être à court et à long terme. Pour le sujet, le court terme est un mal nécessaire. X est court, mais pourtant, on peut déjà y caractériser ce qui plonge le sujet dans un état de liesse. Ce sera notre première partie. La deuxième s'articulera autour d'un point central, indispensable en science exacte : montrer que Y ne peut être égal à autre chose que X. Enfin, nous montrerons les limites de cette théorie en prouvant que la modification de certaines hypothèses ne modifie pas l'équation finale.

X est donc un temps de un an, six mois et douze jours. Peut-être peut-il être (je suis fier de moi) considéré comme long par certains, mais à échelle humaine, c'est vraiment court. Néanmoins, durant X, le sujet a développé des signes intéressant de resocialisation, d'indépendance de ses choix, et surtout s'est mis à assumer ce qu'il était. De son point de vue, nous pouvons dire qu'il est devenu quelqu'un de bien plus accompli, bien plus satisfait de lui-même et de sa vie. On peut aussi démontrer très facilement qu'il est beaucoup plus intelligent qu'avant (si si, je vous assure) et qu'il est encore plus beau. Bien que cela ne vienne pas de X, force est de constater que cela s'est déroulé durant cette période. Pour l'antisujet, nous ne pouvons conclure, ne connaissant pas ses équations caractéristiques, ni ses valeurs-propres. Néanmoins, des témoignages extérieurs montrent que tout corrobore au système. Mais le plus important dans tout cela, c'est l'application qui a défini la réalisation de projets dans le futur. En effet, alors que le sujet s'échinait à vivre au jour le jour, des projets ont percé et sont apparus afin d'orienter différemment sa vie (i). On vient ainsi de montrer que X s'impose sur le long terme, et a vocation à durer.

Avant X, le sujet a connu diverses aventures ayant modifié son psychisme et sa façon d'appréhender les choses et en particulier le temps. Nous l'avons déjà dit, la principale caractéristique à retenir a été la volonté de vivre au jour le jour. D'après (i), X a révolutionné cette habitude et rien n'est plus comme avant (j'adore les lieux communs). Mais regardons autrement les choses. La conjonction de plusieurs événements ont conduit à aujourd'hui et donc à ce résultat, pouvait-on y arriver autrement ? Il aurait fallu pour cela enchaîner exactement les mêmes circonstances avec un antisujet différent. Or, l'antisujet s'étant imposé de lui-même et étant impossible à remplacer sans pertes matérielles, physiques et morales énormes, nous pouvons conclure à cette question que non, c'était impossible. Donc, avant X, nous n'arrivions pas à Y, et il n'est pas possible, étant donné X que Y soit atteint par d'autres circonstances. Ainsi, Y ne peut être égal à autre chose que X.

Néanmoins (oui, vous comptez bien, c'est le 3ème), nous pouvons émettre des limites à cette théorie. X n'est pas fixe, nous pouvons même rajouter que pendant la lecture de cet article, X a augmenté et tend irrémédiablement à augmenter. Or nous venons de montrer que X et Y sont équivalent. X augmentant, il faut que Y augmente exactement de la même manière pour que l'assertion reste vraie. Il suffit alors de modifier la condition de départ que X est un temps : X est maintenant un temps continu tendant vers l'infini.

Nous venons de prouver que X=Y. Mais une limite est apparu. La seule question a résoudre devient évidente, et nous permet d'élargir le débat : Y peut-il tendre alors vers l'infini ?

mercredi 23 septembre 2009

Próxima Estación: Esperanza


Malgré tout ce que je peux dire, j'ai un esprit scientifique. Je ne cherche pas à rendre toute chose logique, il y a une part à la féérie dans la réalité, mais j'ai tendance à rechercher des explications à nos intuitions. De même, quand je parle de choses et d'autres, il me parait nécessaire d'expliquer pourquoi j'en suis arrivé à penser comme cela. Ainsi, vous aurez souvent droit à des articles explications et argumentés (à ma sauce) de pensées évidentes ou non. Pour vous prouver ce coté maniaque, je vais commencer par expliquer ma photo de profil...

Évidement, vous aurez reconnu le fleuve Saint-Laurent et Montreal. Non ? Rho... Ma place de rêve dans mon pays de rêve : l'herbe est toujours plus verte chez le voisin il paraît. Je n'en sais rien, je n'ai pas de voisins. Là, je suis juché sur un petit muret que les fans de F1 auront reconnu, le muret de protection du circuit Jacque Villeneuve. Non ? Rho... Le sac que je porte m'a été remis par une tortionnaire implacable qui m'a obligé à trimballer ce truc rouge toute la journée. Enfin, bref...

Tout cela pour dire qu'il y a dans cette photo tout ce que je voudrais être. Vous l'aurez compris, cette photo est donc une photo de Paolo. Un être libre, entre terre et ciel, un peu fou et naïf qui voudrait concilier sa nature, la Nature et la ville. Dans les rues de la ville, Paolo se promène les yeux attentifs à tout. On lui a dit un jour : "Il faudrait te mettre un peu de plomb dans la tête". Il a alors répondu : "Mais avec du plomb, on ne peut plus s'envoler !".

Paolo et Romain se sont donc dissociés ce jour-là : l'un serait écrivain-aventurier, comme un enfant qui rêve, l'autre serait un travailleur de ses désirs, comme un enfant qui a grandi. Peut-être un enfant à qui l'on a enlevé ses rêves.

Mais Montreal a réveillé Paolo, qui ne s'était jamais enfui. Non, il vivait dans un esprit qui se plaisait à croire qu'il était devenu plus mature. La maturité ? A quoi cela peut-il bien servir si l'on ne l'utilise pas ? Il a découvert qu'un autre monde était là, en sommeil. Et il a décidé d'en profiter.

Tout est dans cette photo...

lundi 21 septembre 2009

Björn Berge


Voilà, je ne pouvais pas rester longtemps sans vous parler de musique. Pour bien commencer, commençons en grand.

Actuellement, deux artistes occupent ma sonothèque quotidienne. A dire vrai, je crois que je n'ai pas écouté à fond un autre musicien que ces deux là depuis bien deux semaines, ce qui pour moi relève soit du miracle, soit de la folie furieuse. Donc, je disions deux artistes. Je crois que le premier d'entre eux, vous l'avez déjà deviné, ce sera un bluesman duquel je suis tombé presque en amour, Björn Berge.

Le premier morceau que j'ai écouté fut Black Jesus. Je vous invite, le temps de lire l'article, à écouter ce morceau. A signaler qu'il est seul sur scène et en studio : il n'y a qu'une seule guitare, la plupart du temps une 12 cordes FatLady (mon rêve, dont il se sert sur cette photo), et un système Ellis à ses pieds dont il se sert pour faire la "batterie". Quand je l'ai entendu, j'ai pensé à un vieux bluesman trainant de bar en bar, fumant clope sur clope... Non, un jeune homme de (à l'époque) 35 ans, timide à souhait, simple.

Tout a commencé il y a cinq ans, alors que j'étais un jeune imbécile qui ne jurait que par Metallica, Damien Saez, Marylin Manson et consorts. Mon frère m'a fait découvrir une musique un brin différente. Lui n'était pas un fanatique de blues, mais il commençait la guitare et a découvert ce guitariste de génie, il me demandait mon avis. Et là, je n'ai qu'une expression en tête : sur le cul. Je n'ai pas décroché YouTube et autres sites avant d'avoir l'idée de visiter son site, puis d'acheter immédiatement son dernier album. Et quand je l'ai reçu, sur le cul. C'était encore meilleur. Depuis mes premières écoutes de Black Jesus (une reprise d'un groupe de rap d'ailleurs...), Minutes ou Trains, j'écoute les autres en comparant systèmatiquement (bon, d'accord, là j'exagère, je reste beaucoup plus attiré par Son House, Robert Johnson).

Depuis ce temps, l'homme des cavernes (imaginez un type de 1m95, les cheveux longs, des bagues aux doigts, la barbe mal taillée, qui vous fixe d'un oeil mauvais) s'est coiffé ! Je veux dire par là qu'il s'est calmé, limite à me dire que c'était mieux avant. Mais le bluesman ne se dévalue pas, il évolue. J'ai écouté depuis la découverte ses premiers album avec Jan Flaaten, un harmoniciste du tonnerre, et franchement, ça ne ressemble pas à St Slide, mais alors pas du tout, et c'est tout aussi bon. Seul l'album I'm the Antipop peche un peu au final.

J'ai été le voir en concert à L'Européen, à Paris, il y a un an et demi, et je peux vous l'assurer : le Björn se déguste en album, mais se savoure en live. J'en ai vu des concerts, et je crois que celui-ci reste le meilleur de ma courte vie : un guitariste complet, qui nous joue son blues, du blues de Johnson, une reprise hilarante de Chuck Berry, puis enchaîne sur du Red Hot, je n'en connais pas beaucoup...

Un nouvel album vient de sortir, Fretwork. Déjà, le nom en dit long. Il paraît qu'il est moins emprunté, beaucoup plus sobre, et avec des ballades (ce qui commençait à transparaitre dans son Live in Europe). Je ne pourrais dire, je ne l'ai pas encore écouté. A la vérité, il passe dans un club de jazz à Paris au mois de novembre. Et je vais me forcer à ne pas l'écouter d'ici là pour me laisser entraîner dans ce que je pense sera une magnifique surprise...

Là, je sais qu'il y a une erreur, mais c'est pour vous donner une idée... (Galois, quelques heures avant sa mort)



Il y a près d'un an, je me suis baladé en vélo pas loin de chez moi. On était en aout, il faisait très chaud, les cigales chantaient, les vallons et la distance aidant, ma gourde (non pas Hélène) s'est rapidement épuisée. Et ce qui est bien dans les petits villages reculés dans lesquelles je passais, qui ne disposent presque jamais d'un seul moyen de transport en commun, c'est qu'il y a souvent des pompes à eau.
Il est évident dès lors que j'ai cherché le plus proche village de la plaine infinie pour trouver une de ces pompes, ce qui ne tarda pas. Me servant et remplissant le récipient, j'aperçois une dame à une fenêtre en face de moi qui m'observe. Elle entame rapidement la conversation sur un sujet banal, terriblement emprunt de lieux communs. Mais bon, ce jour là, j'étais un sportifs, donc pas envie de chercher à être intelligent. Le sujet dérive vite, vous le comprendrez bien, sur ces grandes villes dans lesquelles on ne trouve jamais ces points d'eau.
Réflexion première : c'est vrai tiens ! À chaque fois que je suis allé à Paris, si je voulais boire, c'était impossible de trouver de l'eau douce, fraiche et gratuite. Les toilettes publiques : faut payer. Les toilettes des magasins ou des stations de métro : l'eau est chaude et horriblement chlorée. Demander de l'eau dans un café, gratuitement : observez la tête du cafetier... Bon ben, payons.
Pourtant, l'accès à l'eau potable (c'est-à-dire selon le WTO et l'UNESCO entre 0°C et 18°C, et dépourvue d'éléments chimiques nocifs (on reviendra sur cette notion de nocif)), librement et gratuitement, est un droit fondamentale et inaliénable de l'Homme. Techniquement, vous avez le droit, dans n'importe quel lieu public, de réclamer un point d'eau sans payer.
Réflexion deuxième : c'est bien beau cette définition de ces belles organisations, mais est-ce bien applicable ? En Union Européenne et aux États-Unis, d'accord. Mais au Darfour, au Sahel ? Sans aller dans ces cas extrêmes, on assiste à un conflit larvé depuis une bonne quinzaine d'années entre la Turquie, l'Iran, la Russie et la Chine au sujet de l'approvisionnement en eau...
Bref, vais m'acheter un Oasis...