Il y a près d'un an, je me suis baladé en vélo pas loin de chez moi. On était en aout, il faisait très chaud, les cigales chantaient, les vallons et la distance aidant, ma gourde (non pas Hélène) s'est rapidement épuisée. Et ce qui est bien dans les petits villages reculés dans lesquelles je passais, qui ne disposent presque jamais d'un seul moyen de transport en commun, c'est qu'il y a souvent des pompes à eau.
Il est évident dès lors que j'ai cherché le plus proche village de la plaine infinie pour trouver une de ces pompes, ce qui ne tarda pas. Me servant et remplissant le récipient, j'aperçois une dame à une fenêtre en face de moi qui m'observe. Elle entame rapidement la conversation sur un sujet banal, terriblement emprunt de lieux communs. Mais bon, ce jour là, j'étais un sportifs, donc pas envie de chercher à être intelligent. Le sujet dérive vite, vous le comprendrez bien, sur ces grandes villes dans lesquelles on ne trouve jamais ces points d'eau.
Réflexion première : c'est vrai tiens ! À chaque fois que je suis allé à Paris, si je voulais boire, c'était impossible de trouver de l'eau douce, fraiche et gratuite. Les toilettes publiques : faut payer. Les toilettes des magasins ou des stations de métro : l'eau est chaude et horriblement chlorée. Demander de l'eau dans un café, gratuitement : observez la tête du cafetier... Bon ben, payons.
Pourtant, l'accès à l'eau potable (c'est-à-dire selon le WTO et l'UNESCO entre 0°C et 18°C, et dépourvue d'éléments chimiques nocifs (on reviendra sur cette notion de nocif)), librement et gratuitement, est un droit fondamentale et inaliénable de l'Homme. Techniquement, vous avez le droit, dans n'importe quel lieu public, de réclamer un point d'eau sans payer.
Réflexion deuxième : c'est bien beau cette définition de ces belles organisations, mais est-ce bien applicable ? En Union Européenne et aux États-Unis, d'accord. Mais au Darfour, au Sahel ? Sans aller dans ces cas extrêmes, on assiste à un conflit larvé depuis une bonne quinzaine d'années entre la Turquie, l'Iran, la Russie et la Chine au sujet de l'approvisionnement en eau...
Bref, vais m'acheter un Oasis...
... et pour ajouter au débat, recommandons We feed the World, documentaire choc et efficace présentant l'interview du PDG de ... Danone je crois, une grande firme alimentaire, qui déclare froidement, en gros : "il y a deux solutions : soit on considère que chaque être humain, de part sa présence sur terre, a droit à un accès à l'eau potable, soit on est réaliste et on considère l'eau comme une denrée, qui est rare et précieuse, et qui donc a un prix." (le pire étant que si cet homme-là décide d'adopter un comportement plus humain, les actionnaires verront leurs profits baisser et le limogeront vite et bien fait)
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