Suite au plébiscite du premier article de ce genre, je me vois dans l'obligation de vous refaire un tour d'actualité avant de parler de cyclisme. D'abord, quelques petites actualités en vrac : Robert Enke, gardien de but international allemand s'est suicidé, le capitalisme célèbre en grandes pompes la chute du communisme et montre comme cela à tout le monde ses propres excès, il y a un véritable espoir que Aung San Suu Kyi soit libérée très prochainement, Bernard Laporte est un rageux qui ne connait rien à la politique (ah non, ça c'est pas une actualité, on le savait déjà), un convoyeur de fond a réalisé un joli casse sans armes ni haine ni violence, les sondages rattrapent l'Élysée, Firefox est un gouffre de sécurité faites comme moi passez à Chrome ou Safari ou Opéra, après Jean voici Pierre !
Voilà, ça c'était les actus en vrac. Maintenant, viennent les actus que j'ai choisi de développer. Première partie parce que ces trois premiers jours m'ont déjà servi à écrire un plat conséquent, et je ne veux pas vous indigestionner (trop). De plus, il y a d'autres sujets d'actu dont je voudrais parler qui ne sont pas développés dans cette première partie (je pense en particulier au cas Marie N'Diaye, ou à la chanson d'amour des traitres Bernard et Éric). Voici donc :
Lundi : plan de santé
Victoire ! Le plan de santé de Barack Obama a été adopté par la chambre des représentants. C'est génial me direz-vous ! Ouais ! Trop bien ! Bon, vous avez compris mon ton, je suis très inquiet et plutôt dégouté par ce qui vient de se passer. Bon, reprenons du début. Barack Obama a été élu il y a un tout petit peu plus d'un an. Comme beaucoup en France, je me suis réjoui de son élection pour pas mal de raisons. La première, c'est qu'on en finissait avec l'ère Bush, et probablement avec l'axe du monde (un penseur japonnais a très justement dit il y a quelques semaines : « Le malheur de l'Europe, c'est de ne pas encore avoir compris que le monde ne tournait plus dorénavant autour des États-Unis. »). La deuxième c'est ce truc incroyable, il est noir, et d'origines africaines. Pas ce qu'on appelle un « afro-américain », que l'on nomme comme cela juste pour pas dire « noir », ce mot tabou et incroyablement raciste (ironie). Bref, la suite n'a rien à voir, poursuivons. La troisième, et ce qui me paraissait le plus important, c'est ce qu'il avait avancé durant sa pré-campagne : la réforme du système de santé. En finir avec Medi-Care et consort ! Une vraie réforme. Mais ce n'était pas aisé, et dès le début, on a vu les limites : proposer à tout le monde de payer pour aider la communauté, c'est quelque chose qui n'est pas inscrit dans l'esprit des américains. Sans passer par la bataille idéologique qui a eu lieu là-bas (et dont les résumés sont très intéressant, je vous les conseille), on arrive à la conclusion suivante : pour faire voter le projet, il faut faire des concessions. Et qui me dira le contraire ? Quand on dirige un pays, il faut savoir négocier avec tout le monde, nous ne dirigeons pas pour nous mais pour le peuple (à envoyer à un certain petit brun). Donc, Barack Obama a fait des concessions. Quelles sont les natures de ces concessions ? Boarf, on n'en a pas beaucoup parler, mais elles sont pas trop importante. Pas trop, sauf une qui a vraiment retenu mon attention : l'avortement ne sera plus inscrit nul part dans les textes de santé de l'État Fédéral. Cela veut en particulier dire que la future « sécurité sociale » ne garantira pas le droit, la liberté ni le remboursement de l'avortement. Je ne vais pas débattre sur le principe de ce droit, je m'énerverais. Mais êtes-vous encore pour le projet de loi tel qu'il est ?
Mardi : un mur à abattre
«Wir sind Brüher, wir sind Berlin !» Tous les germanophones auront trouvé la faute : Brüder, on dit Brüder ! Il n'y avait pourtant pas grand chose à dire, il a quand même trouvé le moyen de faire une faute impardonnable pour un allemand. Bref, ce n'est pas ce dont je voulais parler. Lundi matin, notre petit brun a mis sur sa page Bouc un souvenir de la Chute du Mur. Alors, en soi, je m'en fous. Très rapidement, des gens ont mis le doigt sur l'incohérence : il est impossible que le petit brun ait été à Berlin ce jour là, de plus, tout son récit est faux (personne ne pouvait prévoir la chute, à part peut être Schabowski, l'équipe de TF1 en question était à Moscou ce jour là, etc...). Et cela, je m'en fous aussi. Moi qui ait une mémoire de poisson rouge, je ne vais pas faire de reproche à quelqu'un qui s'est un peu emmêlé les pinceaux sur une histoire -certes importante- d'il y a 20 ans. Non, ce que je lui reproche, c'est le lendemain, l'acharnement à dire que SI, C'EST VRAI ! ET LES JOURNALISTES ILS FONT RIEN QUE DE M'EMBETER ! Euh... Qu'on ne se souvienne pas est une chose, que l'on juge que les journalistes sont partisans, pourquoi pas. Mais par contre, que après que l'on ait prouvé une erreur, on s'acharne à dire que non, cela s'appelle un mensonge. Et un mensonge, ce n'est pas une erreur, ni un oubli. Non, c'est un mensonge qui devient tout à fait conscient. Comment avoir encore foi en la politique ? Je suis dans un environnement qui est majoritairement, très majoritairement de droite (un pseudo sondage rapide me donnait pour les élections européennes de juin dernier un score de 48% pour l'UMP dans mon environnement, sans compter l'extrême-droite et le centre-droit, ce qui nous fait atteindre les 67% pour la droite). Et ce que je constate est un dégout complet de la politique. Plus on avance, plus on s'achemine vers une abstention ahurissante aux prochaines élections (sur le panel de ma promo, qui n'est absolument pas représentatif).
Mercredi : adoption pour lesbiennes
Le tribunal administratif de Besançon a rendu une décision importante pour la vie sociale française hier matin. Il a validé le droit à un couple de lesbiennes d'adopter. D'ailleurs, pour être égocentrique, je me rend compte que j'adore les débats sur l'homophobie (parce que les débats sur l'homosexualité en soi, je trouve ça homophobe (bon, si vous avez pas compris, je veux bien m'expliquer, j'avoue que ce n'est pas clair) (vous avez remarqué, j'arrête pas d'utiliser l'expression « en soi » depuis tout à l'heure, étrange...). Donc, cette décision... Alors tout d'abord, il faut bien lire le jugement : ce n'est pas le couple qui a été autorisé à adopter, mais une des deux. Et cela a toute son importance. Je retiens d'ailleurs cette belle déclaration de Hervé Morin (belle non pas pour la déclaration en soi, mais parce que c'est un ministre qui l'a faite) : «Ce qui compte, d'abord et avant tout, c'est l'amour que peut avoir un enfant, quelle que soit la configuration du couple». Alors, oui, c'est un premier pas vers l'adoption des couples de même sexe. Et non, ce n'est pas un victoire, même pas une bataille victorieuse au milieu d'une guerre qui mettrait les valeurs familiales d'un côté et les valeurs nouvelles de l'autre (ce n'est pas de moi, mais d'une autre ministre dont je tairais le nom parce qu'elle me débecte (oui, je viens d'apprendre que ce verbe existait et n'était pas du registre courant, commun, familier ou grossier, mais soutenu)). Alors ou se situe le point de dissonance ? Sur justement le fait que une seule ait le droit d'adopter. Ce qui implique que si, nous ne lui souhaitons pas et ne voulons pas lui porter la poisse, celle-ci venait à mourir ou à devenir invalide, l'enfant n'aurait plus de responsable légal et serait replacé en centre d'adoption. On ne reconnaît donc le droit qu'à un seul des parents d'élever un enfant. De même que si le couple en vient à se séparer, l'enfant serait immédiatement placé sous le contrôle de la seule responsable légale, sans autre forme de procès (ce qui est tout de même, je vous l'accorde, d'importance moindre). J'espère que l'on avancera vraiment dans le débat, qu'il ne reste pas sur le tapis face à notre proéminent débat sur l'identité nationale, et que, enfin, l'État reconnaisse le fait que deux personnes, quelles qu'elles soient (dans la limite de la loi heing, on va pas entériner la pédophilie consentante, comme me l'a dit débilement (ça existe ça ? Word me dit qu'il n'y a pas de faute...) un des représentants de mon environnement), ont le droit de s'aimer et de vivre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire