Je vous ai parlé ici de deux artistes que j'écoutais en boucle. Cela n'a toujours pas changé, et donc en un mois, j'ai dû passer plus d'une dizaine d'heures à repasser leurs albums. Le premier, et mon amour, c'est Björn Berge, ça vous le savez déjà. Le second, le voici. Aussi bien Berge est un artiste plutôt confirmé en Europe du Nord et ne peut être dans ce cas une révélation, que K'naan lui, est mon coup de coeur de l'année, devant films, artistes en tout genre, ou autres.
La première fois que j'ai entendu parler de ce rappeur, c'était dans La Matinale de Canal+. Vous le savez peut-être, tous les matins, une nouvelle musique sortie récemment fait le générique. Et comme je suis une feignasse, je me lève facilement à 7h, mais j'ai pas le courage de me lever avant le générique. Bref, la musique qui passait était Bang Bang, que je vous invite à écouter le temps de lire l'article. Alors, je connais beaucoup de monde qui n'aime pas le rap, et je suis de ceux-là. Pas par principe, plutôt par idéologie rastafarienne, mais ce serait trop long à expliquer, mais je suis prêt à en débattre. Et K'naan m'a réconcilié avec ce style musical, de une parce que ce chanteur a des références éclectiques et assez impressionnantes, de deux parce que ses chansons mélangent le rap (évidement), le rock, le blues, la pop, ... Éclectique.
Ensuite le personnage. Alors là, je peux vous l'assurer, ce type a un passé qui joue pour lui et qui me remplit de respect. Né en Somalie, sa famille, de poètes, dont son grand-père le plus brillant des poètes du pays jusqu'à ce que ses écrits finissent en autodafé, a pris le dernier vol partant de Mogadiscio durant la guerre. Guerre qui, rappelons-le, dure toujours et fait que aujourd'hui, la Somalie vit toujours sans gouvernement. Même pas un tyrannique, un meurtrier, un despotique, un ordurier : tout ceux-là en même temps. Maintenant, il vit au Canada, et s'est nourri du début du rap aux États-Unis. Il est en particulier connu pour avoir, lors d'un dîner-concert devant le HCR et l'ONU, déclamé un texte cinglant sur le manque de réponse de la communauté internationale pour son pays. Il n'avait à l'époque pas encore enregistré d'album ni fait de grand concert. Depuis, il a sorti trois albums, le dernier cette année, et participé à des live de Damian Marley, Tiken Jah Fakoly, Youssou N'Dour, ... (je suis dégouté, je viens de faire un tour sur wiki, et ils prennent presque mot pour mot ce que je viens de dire... la prochaine fois, je vous fais un copié-collé, na !)
Mais plus important que tout ça, ce sont ses textes. Comme peut le présager son histoire, ils sont assez engagés et le mot est faible. K'naan parle dans ses chansons de son pays, de la misère, de la guerre, ... mais ne se contente pas des divers clichés tels que les présentent U2 ou Green Day. Il ajoute sa touche, celle d'un espoir immodéré et d'un amour pour la liberté. Vous me direz, il est jeune. Oui, et il faudrait qu'un peu plus de monde le soit. Il respire l'envie de vivre et je vous jure, ça fait un bien fou... Si vous avez un ami déprimé qui n'est pas complètement cloisonné au rap (extérieurement ou intérieurement), n'hésitez pas. Plus personnellement, je me réveille avec Wavin' Flag, une musique cool, des paroles enivrantes d'espoir.
Il est aussi d'un calme et d'une intelligence hors du commun. Son passé lui a appris beaucoup, car non content de venir d'un pays en guerre, il a vécu dans les quartiers les plus dangereux de New-York et Toronto. Oui, le K'naan n'est pas un homme comme les autres. Tout d'abord parce qu'il ne se fait pas d'illusion sur la puissance des puissants : ils sont impuissants (je suis fier). Ensuite parce qu'il a une confiance en l'humanité et en la capacité des gens à vouloir vivre heureux ensemble. Et surtout car il dit quelque chose que nous autres, occidentaux, avons du mal à comprendre : l'Afrique, et plus particulièrement la Somalie et le Darfour, peuvent et doivent se sauver seule pour pouvoir ensuite être aidée. Il ne sert à rien d'aider des pays qui ne le veulent pas. Le mouvement populaire est unificateur (vous ne rêvez pas, cette phrase est voulue).
Voilà, je ne sais trop quoi vous dire d'autre. Ah si : il est très compréhensible pour un anglophone débutant, alors n'hésitez pas à écouter plusieurs fois ou lire ses textes. Ils sont simples et terriblement efficaces. Je vous laisse juges, mais sachez quand même que je suis amoureux !
j'aime! (commentaire inutile avouons-le) :)
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