Donc, comme dit avant, vendredi soir, c'était soirée concert. La prise de décision a été un peu chaotique. Résumé.
"Pff, je m'emmerde ce soir, je vais traîner sur internet. Tiens, et pourquoi pas sur le site de l'université ? J'y vais jamais, ce sera l'occasion." La nature reprend alors ses droits, direction le blog des activités extra-universitaire. Et là, yeux ouverts de stupéfaction : dans deux semaines, concert de blues à l'Astro. Je ne connais pas le type, mais bon, du blues, ça ne se manque pas. Appel du seul que le blues intéresse dans mon entourage, Amaury, "Dis, ça te dit ?". Prise des billets le lundi pour le vendredi. Plus qu'à se renseigner sur le type et à attendre.
Alors, le type justement, c'est T-Model Ford (non, ce n'est pas une voiture), une légende du blues, et pilier d'un label extraordinairement connu. Ouh la, j'ai oublié de réviser mes classiques apparemment... Il est né entre 1920 et 1925, ce qui lui donne entre 85 et 90 ans. Une légende, parce que c'est un des pionniers de la libéralisation du blues. Il y eut bien Johnson ou House avant lui, mais ceux-là jouaient en circuit fermé. Lui fait parti de cette génération Presley, du label qui a percé et fait naître toutes les musiques actuelles par la suite. Et vu son âge, je me suis estimé très chanceux de pouvoir encore aller voir cet artiste. Vous aurez peut-être remarqué sa guitare, je n'en avais jamais vu de semblable. Et elle produit un joli son...
Le concert maintenant... En première partie, nous avons eu droit à un groupe orléaniste, M. Le Noir, qui jouait un répertoire de reprises parsemé de quelques chansons à eux. Il est composé d'un chanteur guitariste à la voix bien bluesy, un jeune percussionniste intéressant un bassiste pas mauvais, et un guitariste-harmoniciste que j'ai admiré d'un bout à l'autre de leur partie. De l'harmonica diatonique à chromatique, de l'accompagnement de guitare à la tone bar sur dobro... J'ai beaucoup aimé. Traditionnel, mais efficace. Un petit point noir : continuez à chanter en anglais ou changez les paroles en français...
Puis T-Model Ford. Il est apparu une première fois pendant la première partie, derrière les musiciens, à nous faire un coucou et regarder les gars. On sentait l'usure mais aussi l'amour de l'homme pour le blues. Ensuite, après ce salut et le passage du groupe, il s'installa avec sa guitare bizarre (sur laquelle il y a écrit Taledragger, si un angliciste pouvait me donnait la traduction...), avec dans le coin opposé un batteur. Le rôle du batteur n'est toujours pas bien clair dans mon esprit. En fait, il n'avait rien de préparé, il improvisait des parties sur la musique de Ford. Première chanson, je suis plutôt convaincu. Une très belle technique, une voix génial, un blues très carré, sur les bases, sur les origines. Mais dès la deuxième, je commence à m'inquiéter. Arrive alors une reprise de Robert Johnson, Sweet Home Chicago. Là, je ne reconnais la chanson que grâce aux paroles. Pourquoi ? Parce que la musique n'a toujours pas changé. On croirait que c'est toujours la même chanson depuis le début, sans le changement de paroles. La faut à une technique qui bien qu'admirable empêche la variation, et à un batteur qui lui non plus ne variait pas, pour la bonne raison qu'il ne savait jamais quelle chanson arrivait. Et aussi parce que le rythme était toujours le même.
Je suis un peu sévère là, je sais. Je ne regrette pas d'y être allé (la place à 4€, ça se refuse pas), mais je suis déçu quand même.
Prochaine date, le 16 novembre, avec le concert de Bjorn Berge, dont je vous ai déjà dit le plus grand bien !
Angliciste je suis... Etant également fainéante, je ne me traînerai point jusqu'à mon Robert and Collin's pour vérifier, mais si je me souviens bien, tale = le conte de fée, et to drag = traîner...
RépondreSupprimerTaledragger = trimbaleur de contes ? joli, non ? (mais pas sûr, hein)
N'étant pas fan de blues à la base mais curieux, je me suis quand même bien amusé et ai passé du bon temps!
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